Sand Land: L'héritage d'Akira Toriyama au-delà de Dragon Ball

L'année 2024 marque un tournant à la fois joyeux et tragique pour les fans d'Akira Toriyama. Peu de temps après la disparition du célèbre mangaka à l'âge de 68 ans, l'adaptation en anime de son manga de science-fiction comique de 2000, Sand Land, a fait ses débuts en streaming.

Cette année s'annonce particulièrement douce-amère avec également la première de Dragon Ball Daima, la toute première nouvelle série de la franchise Dragon Ball depuis Dragon Ball Super en 2015. C'est une période de sentiments partagés : c'est triste de savoir que Toriyama n'a pas pu voir l'accueil de ses derniers projets par ses fans, mais c'est réconfortant de savoir que Sand Land : La Série est une adaptation digne de son héritage. Elle capture tout l'humour et l'imagination débordante de son manga original.

Se déroulant dans un monde post-apocalyptique où la guerre et la désertification massive ont presque entièrement stérilisé la surface de la planète, Sand Land : La Série suit les aventures de Rao, le vieux shérif d'un petit village, dans sa quête d'un oasis mythique caché quelque part dans le désert. Il n'est pas seul dans sa recherche ; Beelzebub, le prince espiègle d'une tribu de démons voisine, et son compagnon, Thief, l'aident dans sa quête.

Produite en collaboration avec Sunrise, Kamikaze Douga (JoJo’s Bizarre Adventure) et Anima (Kingsglaive: Final Fantasy XV), cette série est une adaptation télévisuelle rééditée et étendue du film d'animation sorti au Japon l'année dernière. Les six premiers épisodes sont basés sur les événements du manga original de Toriyama, tandis que les sept épisodes suivants suivent un tout nouveau arc, conceptualisé par Toriyama lui-même.

L'animation hybride en 3D fait un travail remarquable pour donner vie aux personnages et aux œuvres originales de Toriyama, trouvant l'équilibre parfait entre le ton fantaisiste et l'aventure enjouée du matériel source. Cela est particulièrement vrai lors des batailles à grande échelle, comme celle où Rao et ses compagnons affrontent un escadron de chars lors du troisième épisode.

Toriyama est certes mieux connu pour ses designs de personnages iconiques et ses représentations d'actions martiales, mais il était également reconnu pour ses designs mécaniques imaginatifs et détaillés. Bien que cette caractéristique soit présente dans son travail sur la franchise Dragon Ball, elle est bien plus au centre de Sand Land, avec ses protagonistes qui détournent un char d'assaut militaire royal pour affronter les forces du Commandant Suprême Zeu et le roi corrompu de Sand Land. L'anime donne vie avec amour à tous les aspects de la conception de Toriyama, des tuyaux d'échappement fumants aux fenêtres latérales saillantes, en passant par le canon de mortier tonitruant et les roues dentées grimpantes.

Sand Land : La Série est une véritable lettre d'amour non seulement au manga, mais à l'ensemble de l'héritage de Toriyama. Ce qui commence comme une prise fantastique sur une planète post-apocalyptique se transforme progressivement en une parabole sur les dangers des préjugés, de l'obéissance aveugle et de la cupidité effrénée aux dépens des opprimés. Même avec son accent sur les démons espiègles, les machines volantes et les monstres insectoïdes, c'est une histoire plus émotionnellement ancrée et thématiquement poussée que les affrontements de superpuissances toujours plus intenses de Dragon Ball.

Les aventures de Rao, Beelzebub et Thief sont à la hauteur de certaines des meilleures œuvres de Toriyama, témoignant des talents inimitables du regretté mangaka comme artiste et conteur. Aussi déchirant que ce soit de considérer que cette série, aux côtés de Dragon Ball Daima, sera parmi les dernières histoires que nous verrons jamais de lui, le succès de Sand Land : La Série seul prouve que son œuvre perdurera pendant encore de nombreuses années.