Shinobi: Art of Vengeance ramène les ninjas en 2D avec panache

Après 14 longues années dans l'ombre, la série culte Shinobi de Sega fait son grand retour avec Art of Vengeance. Et quelle entrée en matière ! Ce nouveau volet de plateforme ninja en 2D prouve que l'attente en valait largement la peine.

Un scénario old-school qui fonctionne toujours

L'histoire colle parfaitement à l'ADN de la série : Joe Musashi, notre ninja légendaire, coulait des jours paisibles en tant que mentor dans son village. Mais voilà que l'organisation paramilitaire ENE Corp, dirigée par le redoutable Lord Ruse, sème la terreur à travers le monde. Quand la violence frappe son village, Musashi reprend ses armes pour une quête de vengeance de 10 heures à travers plusieurs continents.

Le pitch reste volontairement simple, dans la pure tradition des films d'action des années 80. Musashi ne parle pratiquement jamais, se contentant de quelques grognements qui apportent une touche d'humour bienvenue entre les affrontements.

Des graphismes à couper le souffle

Visuellement, Art of Vengeance frappe fort. Le studio Lizardcube, déjà remarqué pour Streets of Rage 4, livre ici un travail artistique exceptionnel. Chaque décor, chaque personnage semble dessiné à la main avec un soin maniaque. Des reflets dans les flaques d'eau aux gigantesques cargos qui dominent le marché aux poissons, chaque détail contribue à créer une atmosphère unique.

Les 14 niveaux du jeu offrent une variété impressionnante : forêts de bambous luxuriantes, toits de train en mouvement, gratte-ciels de Neo City, et même l'intérieur gluant d'un Kaiju digne d'un épisode de Rick and Morty. Chaque environnement possède sa propre personnalité et ses défis spécifiques.

Un gameplay qui évolue constamment

L'un des points forts d'Art of Vengeance réside dans la diversité de ses niveaux. Aucun des 14 stages ne se ressemble : course sur les toits d'un train lancé à pleine vitesse, infiltration dans Neo City pour sauver des otages, exploration de couloirs sombres dans une base secrète où des mutants surgissent de leurs cuves de stase.

Cette variété s'étend aussi à l'intérieur de chaque niveau. Prenez par exemple le stage de montagne qui vous mène d'une aciérie bordée de lave à une descente vertigineuse dans un ravin. Le jeu inclut même un niveau bonus qui revisite le célèbre stage de surf de Shinobi III.

Un système de combat qui a du punch

Le combat constitue le véritable cœur du jeu, et Art of Vengeance excelle dans ce domaine. Contrairement à Ninja Gaiden: Ragebound où les ennemis tombent en un coup, ici il faut enchaîner les combos pour venir à bout des adversaires qui possèdent des barres de vie.

Musashi dispose d'un arsenal qui s'étoffe au fil de l'aventure : attaques légères et lourdes au katana, lancers de kunai, et des combos toujours plus spectaculaires. Les mouvements s'enchaînent de façon intuitive, permettant de jongler avec les ninjas ennemis, de plonger sur eux avec des coups de pied enflammés, ou de les déchiqueter avec des attaques tournoyantes.

Le système récompense la précision : exécuter un ennemi au bon moment déclenche une gerbe de sang spectaculaire tout en récupérant des pièces et de la vie.

Des pouvoirs ninjas personnalisables

Chaque attaque réussie remplit la jauge Ninpo, qui permet de déclencher des techniques spéciales depuis quatre emplacements personnalisables. Le souffle de dragon, inspiré du Yoga Flame de Street Fighter, s'avère particulièrement efficace contre les ennemis lourdement blindés.

Les deux emplacements d'amulettes offrent encore plus de possibilités avec des bonus actifs et passifs : augmentation des dégâts selon la longueur des combos, régénération de vie vampirique, et bien d'autres effets qui permettent d'adapter son style de jeu.

La jauge Ninjutsu, qui se remplit quand Musashi encaisse des dégâts, déclenche des attaques dévastatrices ou des soins d'urgence. Un atout précieux à garder pour les boss de fin de niveau.

Des boss mémorables

Si les boss ne représentent pas un défi insurmontable sur la difficulté maximale, ils offrent néanmoins des affrontements mémorables. Les jumeaux mutants du laboratoire ENE qui fusionnent en une créature titanesque, ou encore le maître des monstres du désert qui invoque minotaures et griffons pour vous forcer à jongler entre combat terrestre et aérien.

Exploration et rejouabilité

Bien qu'Art of Vengeance ne soit pas un Metroidvania à proprement parler, les niveaux regorgent de secrets qui ne s'ouvrent qu'avec les capacités débloquées plus tard : poing chargé pour briser les barrières Yokai, griffes ninja pour escalader, planeur pour profiter des courants ascendants, et grappin.

Chaque niveau cache jusqu'à trois rencontres Élite - des combats d'arène intenses qui rapportent de nouvelles amulettes. Les défis de faille, quant à eux, proposent des parcours de plateforme ultra-techniques dignes de Super Meat Boy.

Quelques défauts mineurs

L'exploration révèle quelques petits défauts : les ennemis réapparaissent instantanément dès qu'ils sortent du champ de vision, et la carte ne précise pas si une chute sera mortelle ou non. Ces points n'entachent heureusement pas l'expérience globale.

Un retour réussi pour la série

Lizardcube confirme une nouvelle fois son talent pour ressusciter les licences classiques de Sega. Après Wonder Boy: The Dragon's Trap et Streets of Rage 4, le studio livre avec Shinobi: Art of Vengeance un jeu de plateforme d'action 2D captivant, magnifique à regarder et encore plus plaisant à jouer.

Le système de combat évolue de façon stimulante, les défis optionnels offrent un vrai défi aux joueurs expérimentés, tandis que les options d'accessibilité permettent à chacun de profiter de l'aventure. Comme un ninja sur une planche de surf, Shinobi: Art of Vengeance est spectaculaire, mortel et complètement stylé.