Test du iPhone Air : Apple mise tout sur la finesse, mais à quel prix ?

Après Samsung et son Galaxy S25 Edge, c'est au tour d'Apple de se lancer dans la course aux smartphones ultra-fins. L'iPhone Air promet une expérience digne d'un modèle Pro dans un design inédit. Mais qu'en est-il vraiment ? Nous avons testé pendant une semaine ce nouveau smartphone qui divise déjà.

Enfin ! Après des années d'itérations sur son produit phare, Apple a décidé de sortir des sentiers battus. Pour retrouver son aura d'innovateur, la marque californienne lance l'iPhone Air, présenté comme "l'iPhone le plus fin jamais créé". Il surpasse même l'iPhone 6 en finesse (vous savez, celui qui se pliait dans les poches).

Plus fin, mais aussi plus léger que tous les autres modèles de la gamme actuelle. Et ce n'est pas tout : Apple affirme que l'iPhone Air est "aussi puissant qu'un iPhone 17 Pro".

Chez nous, les belles promesses marketing ne suffisent pas à nous convaincre. Surtout quand elles viennent d'Apple, spécialiste des superlatifs. L'iPhone Air tient-il ses promesses ? Les ingénieurs de Cupertino ont-ils réussi à surmonter les défis techniques d'un format si fin ? Ou ont-ils fait les mêmes erreurs que Samsung avec le Galaxy S25 Edge ? Voici notre verdict après une semaine de test.

Ce qu'on a adoré

Un design qui marque les esprits

5,6 mm d'épaisseur pour 165 grammes : ces chiffres résument à eux seuls l'exploit technique d'Apple. L'iPhone Air est d'une finesse saisissante, d'une légèreté remarquable et d'une élégance indéniable. Il fait partie de ces produits qu'il faut absolument prendre en main pour comprendre leur caractère exceptionnel.

Vous nous direz peut-être : "Tout ça pour une simple dalle de verre ?" Et pourtant, oui. L'iPhone Air matérialise ce que les auteurs de science-fiction ont imaginé : un téléphone si fin qu'on a l'impression de ne tenir que l'écran. Apple n'y est pas encore, mais s'en approche dangereusement. L'écran Retina XDR de 6,5 pouces aux bordures ultra-fines ne fait que renforcer cette impression futuriste.

Pour atteindre ce niveau de minimalisme, les équipes d'Apple ont collaboré étroitement. Elles ont conçu le "Plateau", une légère protubérance en forme de gélule qui s'étend sur toute la largeur du téléphone. C'est dans cette zone légèrement plus épaisse que se concentrent presque tous les composants : module photo, puce A19 Pro, modem et antenne. Le reste de l'espace est libéré pour la batterie dans la partie inférieure, parfaitement plate.

Mieux encore : Apple a réussi à intégrer tous les boutons physiques dans ce châssis ultra-fin. Bouton d'alimentation, Camera Control, touches de volume, bouton raccourci... tout y est. Les ingénieurs ont même développé un processus d'impression 3D spécialement pour créer le logement du port USB-C, les composants industriels existants étant trop épais.

Mais attention : la plupart des utilisateurs mettent une coque de protection sur leur smartphone. Et là, toute la magie de l'iPhone Air s'évapore. Même la coque la plus fine vient gâcher ce travail de design remarquable. L'iPhone Air révèle sa beauté uniquement sans protection, avec tous les risques que cela implique. La question est donc simple : êtes-vous prêt à utiliser un iPhone à 1 229 euros sans protection ?

Des performances qui restent au rendez-vous

Malgré sa finesse extrême, l'iPhone Air embarque la puce A19 Pro, la plus puissante jamais créée par Apple. C'est la même que celle de l'iPhone 17 Pro (à un cœur graphique près). Apple assure que son modèle le plus fin offre des performances identiques au Pro. Ce n'est pas totalement exact.

Sans chambre à vapeur pour évacuer la chaleur, l'extrême finesse de l'iPhone Air limite la dissipation thermique. La puce A19 Pro est donc parfois bridée pour éviter la surchauffe, notamment lors de longues sessions de jeu ou avec des applications gourmandes comme la retouche photo ou le montage vidéo.

Rien de dramatique cependant : l'iPhone Air reste parmi les smartphones les plus performants du marché. Mais ce phénomène de bridage reste un point à considérer pour les utilisateurs les plus exigeants.

Ce qui nous laisse mitigés

Un smartphone qui chauffe

Contrairement au modèle Pro, l'iPhone Air n'intègre pas de chambre à vapeur. Pour limiter la chauffe lors de sollicitations importantes, Apple s'est contenté de plaques de graphite aux propriétés de dissipation thermique.

Le résultat est partiellement réussi. Grâce à la concentration des composants dans le "Plateau", la chaleur se localise sur la partie haute du téléphone. La surface principale (celle contenant la batterie) reste relativement fraîche.

La chauffe ne se ressent donc que lorsqu'on pose la main sur cette zone, principalement quand on tient l'iPhone Air à l'horizontale. Ces situations restent rares, le mode paysage n'étant utile que pour des usages spécifiques : retouche photo, montage vidéo ou gaming.

Une qualité audio décevante

Toujours contraint par le manque d'espace, Apple a dû se limiter au haut-parleur des appels téléphoniques. Cela présente quatre inconvénients majeurs :

• La puissance sonore est limitée
• La qualité audio est médiocre (basses faibles, aigus stridents)
• Le son sort en mono et non en stéréo, ce qui nuit à l'expérience multimédia
• Le pouce peut bloquer la sortie audio en mode paysage

Certes, en 2025, nous utilisons souvent des écouteurs pour consommer du contenu. Mais on attend mieux d'un smartphone à plus de 1 000 euros, même ultra-fin.

Ce qui nous a vraiment déçus

La photo, le point faible majeur

S'il fallait citer un seul défaut de l'iPhone Air, ce serait sans conteste la photo. L'appareil doit se contenter d'un unique module photo. Pire encore : les contraintes d'espace n'ont pas permis d'intégrer le capteur principal de l'iPhone 17 Pro, trop épais. Apple a donc repris un capteur de 48 mégapixels hérité de l'iPhone 16, qui récupérait lui-même un composant de l'iPhone 15. Pour un smartphone à 1 229 euros, c'est difficile à accepter.

Même avec les algorithmes performants d'Apple, l'iPhone Air n'est pas à la hauteur de son positionnement premium. Son manque de polyvalence se ressent : oubliez les photos ultra grand-angle, le zoom optique ou la macro-photographie. Même les portraits sont décevants, avec un détourage imprécis et un flou d'arrière-plan peu naturel.

On se console avec la nouvelle caméra frontale de 48 mégapixels avec capteur carré. Elle permet de basculer entre quatre modes (vertical, vertical grand-angle, horizontal, horizontal grand-angle) tout en gardant l'iPhone en mode portrait. Cette nouvelle caméra améliore aussi considérablement la stabilisation vidéo : les créateurs de contenu pour TikTok ou Instagram apprécieront.

Reste que cette caméra frontale équipe toute la gamme, y compris l'iPhone 17, moins cher et plus complet.

Autonomie insuffisante et charge lente

Comme Samsung, Apple a opté pour une batterie lithium-ion classique plutôt que pour la technologie silicium-carbone, pourtant idéale pour les smartphones ultra-fins. Apple ne fournit aucune explication à ce choix.

L'iPhone Air doit donc se contenter d'une batterie de 3 149 mAh. Comme nous le craignions lors de la Keynote du 9 septembre, cette capacité s'avère insuffisante pour les utilisateurs connectés. Dans notre utilisation quotidienne, la batterie tenait jusqu'à 20h dans le meilleur des cas (navigation web, messageries, réseaux sociaux, quelques vidéos YouTube).

Impossible de tenir une journée de travail complète sans batterie externe vers 18h. Tiens, Apple a justement présenté une batterie externe ultra-fine compatible MagSafe le jour de l'annonce. Quel hasard !

Apple ne fait donc pas de miracle côté autonomie. Comme le Galaxy S25 Edge de Samsung, l'iPhone Air déçoit sur ce point crucial. Notre laboratoire a enregistré 15h d'autonomie polyvalente, contre 21h pour l'iPhone 17 Pro.

On aurait pu espérer une charge rapide en compensation, mais Apple maintient la puissance à 20W en filaire. Il faut 2h08 pour une charge complète de notre iPhone Air. Une éternité pour une batterie de cette capacité.

Un prix trop élevé

L'iPhone Air démarre à 1 229 euros. Comme Samsung avec son Galaxy S25 Edge, Apple fait payer cher une innovation que personne n'a vraiment réclamée. Cette recherche de finesse extrême relève davantage de la démonstration technique, voire d'un aperçu de ce que sera le futur iPhone pliant.

Selon nous, les compromis sont trop nombreux pour justifier ce prix. Les études montrent que l'autonomie et la qualité photo figurent parmi les cinq critères d'achat les plus importants. À l'instar de son concurrent coréen, Apple souffre des limites de la miniaturisation. Avec un seul capteur photo et une autonomie juste, l'iPhone Air ne répond pas aux besoins de la plupart des consommateurs.

Alors à qui s'adresse cet iPhone ? À ceux pour qui le design prime sur tout le reste, certainement. Aux propriétaires d'iPhone SE ou de modèles très anciens qui ne cherchent pas les dernières technologies, peut-être. Aux consommateurs aisés, curieux de tester la dernière innovation Apple, probablement.

Pour les autres, mieux vaut se tourner vers l'iPhone 17 pour son excellent rapport qualité-prix, ou l'iPhone 17 Pro, le summum des iPhone, à peine 100 euros plus cher que l'iPhone Air.

Notre verdict

Quel travail remarquable des designers d'Apple ! L'iPhone Air est une prouesse technologique, sans doute le plus beau smartphone que nous ayons testé depuis des années (depuis l'iPhone X ?). Fin et léger, il est aussi le plus solide de l'histoire d'Apple. Il offre une expérience unique, parfois proche de la contemplation. On se surprend régulièrement à admirer ce petit chef-d'œuvre.

Mais un smartphone reste avant tout un outil quotidien. Il nous accompagne pour travailler, nous divertir ou créer. Pour tout cela, l'iPhone Air n'est pas à la hauteur de son prix. Certes performant, il a tendance à chauffer, son autonomie est médiocre et sa charge lente. La limitation à un seul capteur photo semble anachronique en 2025, et la qualité audio indigne d'un smartphone premium, surtout avec un écran promettant une expérience multimédia de qualité.

Avec l'iPhone Air, Apple se heurte aux mêmes limites que Samsung avec son Galaxy S25 Edge : celles de la miniaturisation. En 2025, les composants sont encore trop volumineux pour proposer des smartphones ultra-fins répondant à tous nos besoins. Difficile donc de recommander l'iPhone Air, sauf à un consommateur fortuné pour qui le design passe avant tout.

D'ailleurs, l'iPhone Air ne semble pas avoir été créé pour être vendu massivement. Il s'agit avant tout d'une démonstration technique d'Apple, qui souhaite rassurer l'industrie et les investisseurs sur sa capacité d'innovation, après les difficultés d'Apple Intelligence. À moins que l'entreprise ne prépare l'arrivée de son premier iPhone pliant, prévu pour 2026 selon les rumeurs. Il pourrait ressembler à deux iPhone Air reliés par une charnière ultra-solide. L'avenir nous le dira !