Test de Ninja Gaiden Ragebound : quand le passé tranche dans le vif

Test de Ninja Gaiden Ragebound : quand le passé tranche dans le vif

Certaines licences marquent à vie. Ninja Gaiden en fait clairement partie. Depuis ses débuts, la série est synonyme de challenge hardcore, de combats millimétrés et d’un style inimitable. Avec Ragebound, c’est une nouvelle page qui s’écrit : un retour en 2D signé The Game Kitchen, sous la houlette de Dotemu, pour une relecture exigeante mais moderne d’un mythe vidéoludique.

Un retour fidèle… mais pas figé

L’histoire s’ouvre sur une séquence hommage : une lettre du père Hayabusa, une mission à l’ancienne, une ambiance pixel art ultra-soignée. Sauf qu’ici, pas de Ryu. On incarne Kenji Hayabusa, épaulé très vite par Kumori, une ninja spécialisée dans le combat à distance. Deux approches, deux styles de jeu, un gameplay asymétrique qui va s’entrelacer dans une formule nerveuse et ultra-dynamique.

Et ça marche. L’action est fluide, précise, exigeante, avec une mécanique centrale particulièrement jouissive : la possibilité de rebondir sur les projectiles ennemis pour progresser en plateforme. On enchaîne les sauts, on jongle entre attaques et esquives, et chaque séquence devient un petit puzzle d’exécution à résoudre sous pression.

Du pixel art qui respire la passion

Graphiquement, Ragebound est une réussite totale. Le pixel art n’est pas juste là pour flatter les nostalgiques : il sert la lisibilité, la mise en scène, et surtout le caractère des personnages et ennemis. Les animations sont superbes, les décors riches en détails, et même la police d’écriture en 8 bits ajoute au charme rétro sans tomber dans le pastiche.

Un filtre CRT est disponible et franchement, il sublime l’ensemble. On sent que chaque élément visuel a été pensé, peaufiné, avec une vraie démarche artisanale derrière.

Un gameplay à double tranchant

Kenji frappe au katana, Kumori à distance avec ses kunai. Chacun possède ses atouts, et leur synergie est essentielle pour avancer. Mieux : certains ennemis affichent une aura bleue ou rouge indiquant s’il faut les éliminer au corps-à-corps ou à distance pour activer un buff temporaire. Une idée simple mais brillante qui pousse à bien maîtriser les deux personnages.

La difficulté est au rendez-vous : Ragebound ne fait aucun cadeau. Les checkpoints sont bien placés, mais les boss, eux, peuvent vous faire recommencer dix, vingt, trente fois avant de céder. Pour les moins aguerris, des options d’accessibilité permettent d’adapter la difficulté, sans bloquer les succès ni affecter la progression. Une bonne idée pour ne pas frustrer, tout en conservant le challenge pour les puristes.

Court, mais intense et rejouable

Comptez environ 8 heures pour boucler les cinq actes du jeu en ligne droite. Mais Ragebound a été pensé pour être rejoué : chaque niveau regorge de secrets, de chemins alternatifs, de boss cachés et même de fins secrètes pour les explorateurs méthodiques. Et autant dire que les speedrunners et complétionnistes vont se régaler.

Et la technique dans tout ça ?

Sur PC, le jeu tourne parfaitement, sans souci majeur. On a rencontré un bug lié à l’attaque chargée, réglé par une simple réinstallation. En revanche, les versions consoles n’ont pas encore pu être testées. Dotemu est resté discret, notamment concernant la version Switch, ce qui peut inquiéter. À suivre…

Une bande-son qui claque

La musique accompagne parfaitement l’action, avec des mélodies rock électroniques qui rappellent les sonorités de la trilogie originale. Elle sait rester dans l’ambiance sans trop en faire, et participe clairement à l’immersion. Chaque affrontement est sublimé par cette bande-son qui pulse comme un battement de cœur.

Verdict

Ninja Gaiden Ragebound est bien plus qu’un simple hommage. C’est un jeu pensé avec passion, rigueur et talent, qui réussit à combiner l’intensité d’un gameplay rétro avec une mise en scène moderne et une précision redoutable. Certes, il est court, mais dense, et sa rejouabilité en fait un terrain d'entraînement infini pour les joueurs en quête de maîtrise.

Une vraie réussite, à la fois hommage vibrant et proposition fraîche.
Et surtout, un rappel : dans Ninja Gaiden, chaque erreur se paie cash.

81 / 100

Points Forts

  Gameplay exigeant et précis
  Dualité des personnages réussie
  Direction artistique somptueuse
  Bande-son rock efficace
  Options d’accessibilité bienvenues
  Forte rejouabilité

Points Faibles

  Durée de vie courte en ligne droite
  Quelques bugs persistants
  Lenteur des attaques chargées
Yannis Catounaud
A propos de l'auteur

Yannis Catounaud

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.