Mercredi saison 2 : Tim Burton a-t-il perdu la main ?
- 09/08/2025 à 21:24

252 millions de vues en 90 jours, des nominations aux Emmy Awards et aux Golden Globes : Mercredi reste la série la plus regardée de Netflix. Mais cette deuxième saison tient-elle ses promesses ? Nous avons vu les quatre premiers épisodes.
Quand Mercredi a débarqué sur Netflix en 2022, personne ne s'attendait à un tel raz-de-marée. Portée par le charisme magnétique de Jenna Ortega et la vision gothique de Tim Burton, la série a pulvérisé tous les records de la plateforme. En seulement trois mois, plus de 252 millions de foyers ont suivi les aventures de l'adolescente la plus sarcastique de la télé, propulsant la production au sommet historique des contenus anglophones Netflix.
Face à ce succès monstre, la firme au N rouge n'a pas traîné pour valider une suite. Après trois longues années d'attente, les hostilités reprennent ce mercredi 6 août avec quatre nouveaux épisodes que nous avons pu découvrir en avant-première. La question brûle les lèvres : cette saison 2 confirme-t-elle le génie de la première ou tombe-t-elle dans le piège de la suite décevante ?
L'héroïne malgré elle
Cette fois, c'est la rentrée pour Mercredi Addams à la Nevermore Academy. Pour la première fois de sa jeune existence, l'adolescente n'a pas été virée pour avoir terrorisé ses camarades. Pire encore : elle est devenue une héroïne après avoir sauvé l'école de Maria Thornhill l'année précédente. Une situation particulièrement déplaisante pour celle qui préfère voir la peur dans les yeux de ses victimes plutôt que l'admiration.
Heureusement, de nouveaux événements macabres viennent troubler cette quiétude forcée. Plusieurs meurtres frappent les environs, et ils semblent liés à ce mystérieux espion qui surveille Mercredi depuis la saison passée. Son harceleur refait surface, et notre antiéhroïne compte bien lui faire payer son audace.
La série renverse intelligemment la donne par rapport à sa première saison. Là où les "normaux" craignaient les "marginaux", voici maintenant Mercredi transformée en icône involontaire de tous les élèves atypiques de Nevermore. L'école réformée la met sur le devant de la scène, l'invitant aux festivités de rentrée et faisant d'elle le visage de cette nouvelle politique d'inclusion.
Cette approche offre de belles occasions à l'héroïne de sortir ses répliques les plus cinglantes et de surprendre son public. Et ça fonctionne, notamment grâce à une galerie de personnages secondaires toujours aussi attachants, Enid en tête.
Bonne nouvelle : Mercredi évite le piège classique du syndrome de l'héroïne, qui rend souvent les protagonistes détestables quand l'histoire se concentre trop sur leurs états d'âme. Cette saison confirme son statut d'icône gothique autant que celui de Jenna Ortega. L'actrice reste absolument magnétique, son regard perçant servant à merveille l'ironie mordante du personnage. Gageons que les tresses noires seront encore tendance pour Halloween chez les jeunes fans.
Netflix corrige le tir (un peu artificiellement)
La première saison avait essuyé quelques critiques malgré son succès planétaire. Deux reproches principaux : trop d'attention portée aux histoires de cœur de Mercredi, coincée dans un triangle amoureux, et une famille Addams reléguée au second plan alors qu'elle donne son nom à la série.
Dès les premiers épisodes, la production corrige ces défauts en évacuant Xavier Thorpe (l'ex-prétendant de Mercredi) et en trouvant un prétexte pour installer les parents Addams près du campus maintenant que leurs deux enfants étudient à Nevermore.
Malheureusement, ces corrections paraissent souvent forcées, surtout concernant Morticia Addams. L'exploration des relations conflictuelles entre mère et fille manque de naturel et peine à convaincre comparé aux premiers épisodes. Ce que la saison 1 réussissait brillamment dans la description de l'émancipation adolescente, douloureuse mais nécessaire, cette suite le rate partiellement. Le récit jongle entre trop de points de vue et de personnages pour développer correctement toutes ses intrigues.
Burton retrouve son terrain de jeu
En 2022, Tim Burton confiait que Mercredi l'avait sorti de sa léthargie créative. Écrasé par la machine hollywoodienne sur des projets comme Alice au pays des merveilles ou Dumbo, le réalisateur de Beetlejuice pouvait enfin renouer avec son univers de prédilection : le gothique, l'ironie et le macabre. Il avait construit une esthétique délicieuse pour cette série dont il avait signé les premiers épisodes.
Il reprend la mise en scène du premier et du dernier épisode de ces quatre nouveaux chapitres. L'ouverture est particulièrement réussie, devenant un nouveau terrain d'expression pour le cinéaste. On apprécie l'usage du stop-motion pour donner vie à une légende sinistre, ainsi que des flashbacks plus cruels et amusants que l'intrigue principale elle-même.
Pourtant, malgré la promotion de cette saison comme plus mature par Jenna Ortega et Burton, la série n'a pas encore révélé tout son potentiel. Ce qu'elle gagne en ludisme visuel, elle le perd souvent dans le fond.
Une fois de plus, Mercredi n'arrive pas à se défaire de ses allures de Scooby-Doo gothique, avec une intrigue policière prévisible et des retournements décevants. Pas de casse-tête complexe au programme : la série dévoile trop rapidement ses cartes, tuant son propre suspense.
La preuve de cette faiblesse ? Presque tous les mystères sont résolus quand se termine ce premier volume de quatre épisodes. Comme le prévenait Mercredi dans le final de la saison 1 : "Je sais que le suspense vous tue...". Pas vraiment, non. Mais est-ce vraiment pour ça qu'on regarde ?
Un divertissement qui assume ses limites
Il reste encore quatre épisodes à Mercredi pour nous prouver qu'elle mérite toutes ces louanges, mais avouons-le : on ne boude pas son plaisir à retrouver cet univers. Alors que Netflix nous abreuve de romances adolescentes fades, la série possède les qualités d'un bon divertissement de genre, au même titre que les emblèmes des années 90 : Charmed, Buffy contre les vampires ou Scooby-Doo.
C'est finalement ce qu'on lui demandait. On ne peut que se demander ce que donnerait la série si elle adoptait le format de ses aînées : une vingtaine d'épisodes par saison avec des intrigues cloisonnées chaque semaine. Avec ce parti pris (peu rentable pour les géants du streaming), Mercredi gagnerait en efficacité pour mettre en lumière les talents d'enquêtrice de son héroïne. Et pour une série qui suit une année scolaire, ce serait même logique. Un épisode de Noël, on en rêve...
La série reste un divertissement de qualité qui sait jouer de ses atouts. Pas révolutionnaire, mais suffisamment malin pour nous tenir en haleine. Tim Burton n'a peut-être pas retrouvé tout son génie, mais il nous offre encore de bons moments avec sa Mercredi bien-aimée.

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.
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