L’Éternaute sur Netflix : une apocalypse qui vaut le détour ?

Une tempête de neige qui tue sur contact, des rues désertées, des survivants retranchés dans les maisons… L’Éternaute, la nouvelle série Netflix, a tout ce qu’il faut pour séduire les fans de récits post-apocalyptiques. Inspirée d’une célèbre bande dessinée argentine publiée dans les années 1950, la série nous plonge dans une ambiance de fin du monde aussi mystérieuse que glaçante.

Et si The Last of Us vous manque entre deux épisodes, L’Éternaute pourrait bien combler ce vide. Ici, pas de zombies, mais une menace tout aussi impitoyable : la neige elle-même, toxique et mortelle. Juan Salvo (interprété par le grand acteur Ricardo Darín) tente de survivre avec un petit groupe, tout en cherchant désespérément sa fille. Mais le froid, les pillards… et d’autres dangers bien moins identifiables rendent chaque sortie risquée.

Une série imparfaite mais ambitieuse

On ne va pas mentir : L’Éternaute n’a pas le budget d’un blockbuster américain. Certains effets spéciaux font un peu tâche, quelques acteurs sonnent un peu faux, et la mise en scène trahit parfois des moyens limités. Mais là où d'autres productions s’écrouleraient, celle-ci compense par une vraie intelligence de narration.

La série ne cherche pas à en mettre plein la vue : elle mise sur l’atmosphère, le mystère, et l’humain. Et ça fonctionne. Dès les premières minutes, on est happés par cette ambiance glaciale à la Snowpiercer, cette tension permanente qui fait qu’on ne sait jamais ce qui nous attend. Plutôt que de tout nous expliquer, L’Éternaute préfère nous laisser dans l’inconnu aux côtés des personnages. Un choix risqué, mais efficace.

Un respect sincère du genre survivaliste

On sent que le réalisateur Bruno Stagnaro connaît les codes du genre et les manie avec respect. Sans révolutionner la formule, la série en coche les cases avec soin : isolement, conflits humains, dilemmes moraux, trahisons à venir… On ne découvre rien de totalement nouveau, mais la façon dont les événements s’enchaînent reste fluide et captivante.

La galerie de personnages reste encore un peu en surface après trois épisodes, mais le potentiel est là. On espère simplement que les personnages féminins auront bientôt plus à jouer que des rôles d’écoute et de compassion, pendant que les hommes mènent les décisions.

Un rythme maîtrisé et une ambiance prenante

Malgré la crainte d’une série trop lente, L’Éternaute parvient à bien doser son rythme. Chaque épisode de 40 à 45 minutes passe sans temps mort, et l’envie de lancer le suivant est bien présente. Le récit prend aussi le temps de montrer les impacts de la catastrophe sur des personnages secondaires, ce qui donne de la profondeur au monde et accentue l’aspect réaliste des réactions humaines.

Ce réalisme, justement, est l’un des grands atouts de la série. On se surprend à se demander ce qu’on aurait fait à la place des personnages. Accepter un compromis douteux ? Faire confiance à un inconnu ? Rester solidaire ou penser à sa propre survie ?

Faut-il se lancer ?

L’Éternaute n’est pas une série parfaite, mais elle a le mérite de viser juste. Elle ne cherche pas à imiter les grandes productions, elle joue avec ses propres règles et propose un récit post-apo prenant, humain, souvent émouvant. Si vous aimez les histoires de survie où la vraie menace est autant extérieure qu’intérieure, alors vous y trouverez largement votre compte.

Notre verdict :
On ne savait pas trop à quoi s’attendre, et c’est justement ce flou qui nous a captivés. L’Éternaute fait avec ses moyens, mais elle le fait bien. Une série honnête, sombre et humaine, à découvrir sur Netflix pour tous les amateurs de récits où l’espoir lutte contre le chaos.