Ankama face à la justice pour intimidation de témoins

Ankama face à la justice pour intimidation de témoins

Ankama s'est encore fait remarquer, mais pas pour les bonnes raisons. Le studio derrière des hits du jeu vidéo et de l'animation s'est pris les pieds dans le tapis judiciaire. La Voix du Nord nous rapporte que le tribunal de Lille a donné un carton rouge à Ankama pour avoir muselé ses employés à coups de procédures légales intimidantes. En gros, la boîte a tenté de faire taire ceux qui voulaient soutenir un collègue en galère avec des tactiques dignes d'un film d'espionnage, mais sans le glamour.

C'est pas nouveau, cette histoire de procédure-bâillon. Aux États-Unis, c'est presque un sport national, et apparemment, chez nous, on s'y met aussi. L'idée ? Bomber le torse juridiquement pour fatiguer l'adversaire, le faire renoncer à parler par peur des frais de justice ou des tracas sans fin. Et dans le cas d'Ankama, ils ont joué cette carte contre un ex-employé qui avait osé prendre la parole. Le tribunal a vu clair dans leur jeu et les a épinglés pour avoir abusé du système.

Ce n'était pas un coup d'essai pour Ankama. Ils avaient déjà essayé de faire retirer un témoignage gênant sous peine de poursuites. Le tribunal, pas dupe, a déclaré ces manœuvres comme des coups bas, des tentatives de nuire à ceux qui veulent juste dire leur vérité sur le climat de travail chez Ankama. Le verdict ne mâche pas ses mots : ces tactiques étaient une attaque directe contre le droit de se défendre et de critiquer les méthodes de management d'Ankama.

Et pour cause, le témoignage en question dressait un tableau peu reluisant de l'ambiance chez Ankama, pointant du doigt un environnement de travail stressant, un climat social tendu et un management à la ramasse. Le syndicat STJV, qui a porté l'affaire au grand jour, accuse même le big boss Anthony Roux de contribuer à cette atmosphère étouffante.

Face à ces accusations, Anthony Roux se défend en disant que tout ça, c'est l'œuvre d'une conspiration menée par des syndicats trop politisés. Il minimise aussi le nombre d'affaires prud'homales en 20 ans, comme si ça devait nous rassurer sur la gestion de son entreprise.

Au final, Ankama a été condamné à payer 2000€ de dommages et intérêts à l'employé courageux qui n'a pas baissé les yeux. Mais l'histoire n'est pas finie, Ankama fait appel. Reste à voir si la justice confirmera sa première décision ou si Ankama arrivera à retourner la situation. En tout cas, cette affaire jette une lumière crue sur les pratiques d'une industrie souvent idéalisée par ses fans.

Alexandre Leroux
A propos de l'auteur

Alexandre Leroux

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.