Pokémon Conquest : le jeu tactique oublié qui mérite son grand retour

Pokémon Conquest : le jeu tactique oublié qui mérite son grand retour

Pokémon Legends: Z-A fait parler de lui, et pour cause. La sortie d'un nouveau jeu Pokémon, c'est toujours un événement qui rassemble les joueurs du monde entier. Chacun y va de son avis, partage ses découvertes et compare ses équipes. Pour Game Freak, ce titre représente une opportunité de reconquérir les fans après une ère Nintendo Switch parfois contestée. Le retour à Lumiose City promet son lot de surprises, bonnes ou mauvaises.

Pourtant, ce n'est pas ce jeu qui occupe actuellement mes sessions de gaming. Pendant que tout le monde se prépare pour Z-A, je me suis replongé dans un spin-off bien plus étrange et largement oublié : Pokémon Conquest. Et croyez-moi, cette pépite mériterait largement de revenir sur le devant de la scène.

Un crossover totalement improbable

Sorti en 2012 sur Nintendo DS, à une époque où les spin-offs Pokémon se multipliaient, Pokémon Conquest propose sans doute le crossover le plus inattendu de l'histoire du jeu vidéo. Imaginez un mélange entre l'univers Pokémon et... Nobunaga's Ambition. Oui, vous avez bien lu : la série de stratégie de Koei Tecmo qui se déroule au Japon pendant la période Sengoku. Comment est-ce que Bulbizarre peut cohabiter avec des personnages historiques japonais en pleine guerre de pouvoir ? Étonnamment bien, même si le concept reste totalement délirant treize ans après sa sortie.

L'action se déroule à Ransei, une région fictive peuplée de personnages bien réels. Pokémon Conquest transforme les conflits militaires en combats tactiques sur grille, compacts et accessibles. La structure rappelle celle des jeux Pokémon classiques, même si tout le reste diffère radicalement. Votre mission en tant que dresseur ? Unifier les 17 royaumes de la région pour rencontrer le monstre légendaire de Ransei. Chaque royaume fonctionne comme une arène où les seigneurs de guerre alignent des équipes thématiques selon un type précis. Pour remporter ces affrontements, vous devez recruter des alliés en les battant lors de combats préliminaires. Chaque guerrier possède son propre compagnon Pokémon : vous attrapez donc littéralement des figures historiques.

Une mécanique de combat qui fonctionne

Le tout peut sembler bizarre, surtout quand vous vous retrouvez face à Oda Nobunaga accompagné de son fidèle Zekrom (on a tous appris ça en cours d'histoire, évidemment). Mais les mécaniques tactiques sont solides. Les combats restent accessibles : vous déplacez votre équipe de six Pokémon maximum sur la grille, attaquez vos adversaires, ramassez des trésors et utilisez les compétences spéciales de vos guerriers au bon moment. L'action se déroule sur de petites cartes en forme de diorama, qui rappellent celles de Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles. Rien de spectaculaire en soi, si ce n'est que les avantages de types entrent en jeu. Les batailles sont fluides et rapides, au point qu'on aimerait bien voir une version mobile du jeu.

La vraitable originalité réside dans la gestion des royaumes. Le jeu se divise en mois, qui constituent de longues phases d'action. Durant cette période, vous devez gérer l'utilisation de chaque Pokémon, sachant qu'ils ne peuvent accomplir qu'une seule tâche par mois. Vous pouvez en envoyer certains explorer un donjon pour recruter de nouveaux guerriers, et d'autres travailler dans une mine d'or. Le royaume où vous les positionnez compte également. Vous pouvez stationner jusqu'à six Pokémon dans une zone et devez les faire marcher entre les régions connectées sur la carte pour les déplacer ailleurs. Les royaumes voisins que vous n'avez pas encore unifiés peuvent attaquer votre territoire entre deux mois, donc vous devez toujours maintenir une équipe compétente pour défendre vos positions.

Un concept qui tient la route

Aussi étrange que puisse paraître cette fusion sur le papier, tout fonctionne étonnamment bien. La gestion des royaumes permet à Conquest de conserver l'attrait stratégique de Nobunaga's Ambition tout en restant accessible et gérable pour les joueurs occasionnels. Les critiques de l'époque ont d'ailleurs salué le jeu, en faisant l'un des spin-offs Pokémon les mieux notés. Alors pourquoi n'a-t-on jamais eu de suite ? Peut-être que le crossover était un peu trop niche à l'époque. Ou alors, le jeu restait trop complexe pour les plus jeunes malgré ses mécaniques simplifiées. À moins que quelqu'un chez The Pokémon Company ait eu une crise existentielle à l'idée de donner un Lokhlass à Akechi Mitsuhide.

Quelle que soit la raison, le moment semble idéal pour un retour. Koei Tecmo connaît actuellement un succès international grâce à l'essor de sa série Dynasty Warriors et de ses dérivés. Une partie de cet élan vient de son partenariat continu avec Nintendo, qui nous a offert plusieurs jeux Fire Emblem Warriors et Hyrule Warriors (dont le prochain Age of Imprisonment) au cours de la dernière décennie. Les spin-offs Pokémon ont également le vent en poupe avec Legends: Z-A et Pokopia. Alors pourquoi ne pas réunir à nouveau ces deux géants du développement ?

Et même si nous n'obtenons pas spécifiquement un nouveau crossover avec Nobunaga's Ambition, le format tactique pourrait parfaitement s'adapter à la saga des Trois Royaumes de Dynasty Warriors. Donnez un Ludicolo à Cao Cao, et le tour est joué.

Yannis Catounaud
A propos de l'auteur

Yannis Catounaud

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.