La PS5 plus chère aux États-Unis : Sony casse les codes de l'industrie

Après cinq années sur le marché, la PlayStation 5 vient de subir une augmentation de prix de 50 dollars aux États-Unis. Cette décision de Sony marque une rupture majeure avec les habitudes de l'industrie du jeu vidéo, où les consoles deviennent traditionnellement moins chères au fil du temps.

Une hausse justifiée par des contraintes économiques

Dans son communiqué officiel, Sony évoque un "environnement économique difficile" pour expliquer cette décision. Derrière cette formule diplomatique se cache une réalité plus complexe : les droits de douane américains pèsent lourdement sur les coûts de production. Avec des taxes pouvant atteindre 30% sur les composants chinois et 15% sur ceux japonais, la facture devient difficile à absorber.

Il faut savoir que les constructeurs vendent généralement leurs consoles à prix coûtant, voire à perte. Leur véritable source de revenus provient des jeux, des abonnements et des commissions de 30% sur les ventes du PlayStation Store. Cette augmentation ne vise donc pas à générer plus de profits sur le matériel, mais à éviter que la console devienne un gouffre financier.

Une tendance qui se généralise dans l'industrie

Sony n'est pas le seul à prendre cette direction. Microsoft avait ouvert la voie plusieurs mois plus tôt en augmentant les prix de ses Xbox Series X et S. Cette initiative a d'ailleurs permis à Sony de justifier sa propre hausse tout en maintenant un positionnement tarifaire avantageux face à la concurrence.

Même Nintendo a dû revoir à la hausse les prix de ses accessoires et de certains modèles de Switch. Comme l'explique Joost van Dreunen, analyste et professeur à la NYU Stern School of Business : "Les droits de douane et l'inflation obligent les fabricants de matériel à s'ajuster."

Cette génération de consoles, qualifiée par de nombreux experts de "maudite" et "plus étrange que nous ayons jamais vue", brise définitivement le modèle des baisses de prix prévisibles à mi-cycle.

La France à l'abri pour le moment

Les joueurs français peuvent-ils s'attendre à une augmentation similaire ? À court terme, probablement pas. Deux facteurs jouent en leur faveur.

Premièrement, l'Europe a déjà connu ses hausses de prix. Le Vieux Continent a subi des augmentations dès août 2022, puis de nouveau en avril 2025, pour compenser l'inflation et les variations monétaires. L'augmentation américaine constitue en réalité un rattrapage sur un marché qui avait été épargné jusqu'à présent.

Deuxièmement, la structure du marché français offre une protection naturelle. La concurrence intense entre les enseignes spécialisées comme Micromania et les grandes surfaces (Fnac, Carrefour, E.Leclerc) profite aux consommateurs. Pour ces distributeurs, la PS5 représente un produit d'appel vendu avec des marges très faibles pour attirer la clientèle. Ils seraient donc susceptibles d'absorber une partie d'une éventuelle hausse officielle, particulièrement lors d'événements comme le Black Friday.

L'incertitude plane sur l'avenir

Si le risque immédiat reste limité, cette génération de consoles nous enseigne une leçon importante : la stabilité des prix n'est plus garantie. Une nouvelle crise économique ou l'instauration de barrières douanières européennes pourraient rapidement modifier la donne.

Les gamers français peuvent donc souffler pour l'instant, mais ils devront rester attentifs aux évolutions du marché. L'époque des prix fixes et prévisibles semble appartenir au passé.