Two Point Museum sur Nintendo Switch 2 : un jeu de gestion qui vous transforme en conservateur passionné

La série Two Point, c'est un peu comme cette série télé qu'on suit religieusement : parfois quelques passages moins géniaux, des choix qui nous laissent perplexes, mais on reste toujours hyper enthousiastes à chaque nouvel épisode. L'arrivée de Two Point Museum sur Nintendo Switch était particulièrement attendue, et elle permet enfin de redonner leurs lettres de noblesse aux musées, souvent délaissés dans l'univers du jeu vidéo. Maintenant, on peut fièrement revendiquer notre appartenance à la grande famille des conservateurs. Vous avez votre billet d'entrée ?

Un opus attendu par la communauté

Développé par Two Point Studios et édité par SEGA EUR, Two Point Museum a débarqué sur Switch le 28 octobre 2025. Les fans de jeux de gestion originaux et humoristiques (notamment ceux qui ont grandi avec Theme Park et Theme Hospital) avaient placé la barre très haut, et nos attentes étaient immenses.

Bienvenue dans l'univers Two Point

Le jeu s'ouvre sur un menu général coloré, aux couleurs d'Halloween au moment de notre test. On retrouve les deux modes classiques : campagne et bac à sable, ainsi qu'une mise en avant des contenus additionnels payants. Ce point reste agaçant : le joueur vient tout juste d'acheter le jeu et on lui propose déjà de sortir à nouveau sa carte bleue pour profiter du contenu complet. Une approche commerciale qui mériterait d'être revue.

Comme toujours, on démarre par le mode Campagne, histoire de maîtriser les bases avant de se lancer en solo dans le mode bac à sable. Le temps de chargement s'avère assez long, ce qui nous interroge sur les capacités de la console face aux ambitions d'un tel jeu. On finit par entrer dans notre premier musée : celui de Memento Ville. L'histoire est classique : le conservateur précédent a disparu, la rumeur raconte qu'il aurait fui suite à une vague de vols importante. Pas très courageux tout ça. À nous de redorer le blason de la profession !

Pour ceux qui connaissent déjà les jeux Two Point, vous retrouverez cette petite voix rigolote et légèrement agaçante, non traduite en français. Elle parle en anglais, allemand, japonais ou mandarin. À vous de choisir ! On espère (sans trop y croire) l'arrivée d'une traduction française dans une future mise à jour.

Une prise en main intuitive

La prise en main de Two Point Museum reste simple. On aurait aimé un mode souris, absent pour le moment, mais rien de dramatique car naviguer entre les menus via les boutons est plutôt bien pensé. L'écran affiche de nombreuses informations : en haut, la valeur de votre musée, le niveau de satisfaction des visiteurs et des employés, ainsi que votre argent (les Kudosh font leur retour, cette monnaie rare et précieuse qui permet de débloquer des objets insolites). La partie droite expose les objectifs à atteindre, vous y jetterez constamment un œil. Enfin, la zone basse regroupe les multiples onglets : constructions, décorations et les nombreux paramètres de gestion (bonheur, salaires, etc.). On se sent comme à la maison, mais version musée !

Memento Ville sert de tutoriel progressif et bien dosé : le joueur apprend petit à petit tous les rouages de son métier. Chaque aspect est traité avec soin, et ce n'est qu'après plusieurs heures de jeu qu'on commence vraiment à maîtriser toutes les mécaniques. C'est du bonheur pur.

L'art d'être conservateur

Être conservateur, c'est assurer l'exploration de nouvelles contrées, mettre en valeur des spécimens épiques et les maintenir dans de bonnes conditions (y compris les créatures vivantes, vous ne travaillerez pas qu'avec des os et des cailloux !), tout en entretenant un musée cohérent et agréable pour les visiteurs comme pour le personnel. Les tâches sont nombreuses et variées. On a pris un réel plaisir à s'immerger dans le titre au fil des heures : il devient de plus en plus riche et captivant (voire addictif). Ne vous attendez pas à affronter les voleurs au bout de dix minutes de jeu !

Avant de combattre les voyous, l'essentiel est de concevoir un musée riche et harmonieux. Les expéditions d'aujourd'hui dans des terres inconnues sont les prémices d'une collection qui fera sensation demain. Cette notoriété, le fameux "buzz", est capitale ! Les expéditions se déroulent automatiquement : le joueur reste au musée pendant que ses équipes partent découvrir le monde. Évidemment, un équipage spécifique est nécessaire, avec des compétences particulières. Si certains voyages ne demandent qu'un expert, d'autres en réclament plusieurs ainsi que des assistants, avec des aptitudes qui nécessitent parfois des formations préalables. Enfin, les expéditions les plus périlleuses vous confronteront à des dilemmes importants. Enverrez-vous votre équipe au casse-pipe dans l'espoir de trouver un spécimen incroyable, ou préférez-vous les garder en sécurité en empruntant un chemin plus long mais bien plus sûr ? En tant que conservateur, c'est vous qui décidez. Sachez qu'il n'est pas rare de perdre un membre de l'équipage. Mais vous pourrez toujours ériger un monument à sa mémoire !

Les expéditions se déroulent sur une carte du monde assez vaste, qui s'agrandit au fil de votre progression. Certaines expéditions n'ont d'ailleurs pour seul objectif que de déployer des moyens pour dégager un passage et accéder à l'étape suivante.

Valoriser vos découvertes

De retour au musée, vos courageux explorateurs reviennent avec une caisse aussi imposante que mystérieuse. Elle contient un spécimen désormais disponible pour être exposé. Si certains objets ne sont pas trop exigeants en termes d'environnement (quoique), d'autres nécessitent un espace bien spécifique avec des paramètres de température et d'hygrométrie précis. Faut-il vraiment préciser que les poissons doivent être placés dans un aquarium ?

L'emplacement, l'accessibilité, la décoration, ainsi que la mise en valeur par des panneaux explicatifs plus ou moins ludiques, sont autant d'éléments cruciaux à considérer. Chaque spécimen génère un buzz plus ou moins important auprès de vos visiteurs. Une valorisation parfaite, harmonieuse et cohérente, voilà la clé du succès. N'imaginez pas présenter une plante carnivore dans un environnement glacial, le public n'apprécierait pas. En revanche, vous êtes totalement libre d'agencer le musée comme bon vous semble. Il est par exemple envisageable de créer des secteurs thématiques : un espace préhistorique, un autre botanique, etc. Vos visiteurs apprécieront cette cohérence. Dans tous les cas, gardez en tête qu'il faut remplir la caisse. Pour cela, les visiteurs doivent faire de nombreux dons : n'ayez pas honte de proposer des dizaines de boîtes à dons ! Les visiteurs n'hésitent pas à en réclamer. Vous comprenez donc l'importance du buzz : plus il est élevé, plus vos visiteurs seront généreux et plus le pactole sera conséquent.

C'est bien connu, les enfants ne sont généralement pas très friands des musées. Ils s'y ennuient, courent partout et finissent par tirer leurs parents vers la sortie. Two Point Museum tient compte de cet aspect : s'il faut convaincre les adultes avec le buzz, les enfants, eux, recherchent des activités ludiques. Les expositions interactives sont la clé pour les séduire. Votre musée doit en proposer suffisamment pour qu'ils puissent se distraire, et si possible, sans faire la queue !

Pour offrir un espace agréable, propre, qui propose des nouveautés et qui est prêt à servir les visiteurs, le joueur doit recruter du personnel tout en portant attention à l'esthétique de son musée. Un dur labeur (mais tellement agréable !) vous attend !

Experts et compagnie

Plusieurs métiers coexistent dans Two Point Museum : chacun dispose de ses forces, de ses faiblesses et surtout de ses tâches bien spécifiques. Les experts sont indispensables pour entretenir les spécimens, réaliser des visites guidées et partir en exploration, tandis que les assistants peuvent tenir la billetterie, le stand cadeaux, travailler dans les salles d'analyses ou servir de soutien lors des explorations périlleuses. On retrouve aussi les métiers traditionnels : vider les poubelles ou les boîtes à dons qui débordent. Chaque employé dispose de sa petite fiche, avec les traits de caractère bien connus de la série Two Point. Oui, vous retrouverez celui qui ne pense qu'à aller aux toilettes ou celui qui tombe malade à la vue d'un malade !

La formation des employés ne doit pas être prise à la légère. S'ils peuvent gagner en compétences, tous peuvent aussi devenir plus rapides ou simplement plus positifs. En revanche, vous devrez gagner en expérience pour déverrouiller de nouveaux emplacements de formation : impossible de tout leur apprendre d'un coup ! La salle de repos (et les toilettes) est un lieu clé pour le bien-être de vos employés, pas toujours évident à maintenir... à moins de proposer une petite augmentation générale de salaire ? En général, même les plus grincheux n'y résistent pas (et si vraiment rien n'y fait, la porte n'est jamais bien loin).

Un rôle de conservateur global

La croissance de votre musée se mesure notamment à son nombre d'étoiles. Le ministre de la culture se montre intransigeant sur de nombreux points et vous ne gagnerez pas ces étoiles facilement, dès le premier musée. Il est par ailleurs nécessaire de passer d'un musée à un autre pour avoir un rôle global de conservateur : une petite manipulation qui peut surprendre mais qui reste agréable. Vous laisserez Memento en pleine croissance pour ouvrir un autre établissement. Il serait dommage de ne pas y revenir régulièrement.

Le métier de conservateur va clairement vous grignoter des heures et des heures. Le titre dispose de cette capacité indéniable de nous retenir grâce à ses nombreuses facettes, à commencer par les explorations et l'accueil de nouveaux spécimens. C'est l'une des grandes forces de cet opus : il ne s'agit plus uniquement de créer de jolies salles et d'attendre que le temps passe. On en veut toujours plus, ce qui va épuiser nos équipes, accroître la valeur du musée et nous demander d'investir davantage, quitte à prendre des risques avec des prêts toujours plus importants.

On vous invite à prendre le temps de découvrir le titre via le mode Campagne avant de plonger dans le bac à sable. Comme on aime le répéter, il serait dommage de découvrir l'étendue et la richesse d'un jeu sans un minimum d'efforts.

Le mode bac à sable

Pour notre plus grand plaisir, Two Point Museum dispose d'un mode bac à sable qui remplit parfaitement son rôle : il offre la possibilité de profiter pleinement de toutes les capacités du titre en limitant au maximum les frustrations. Ceux en quête de défis ne sont pas oubliés puisqu'il est possible de paramétrer sa partie selon ses envies.

Le bac à sable débute par le choix de la localisation de votre musée. On y retrouve nos emplacements précédents mais aussi tous ceux qui n'ont pas encore été déverrouillés. Le joueur choisit ensuite son mode de jeu, une autre façon de désigner la difficulté : le mode créatif est le plus libre avec beaucoup d'argent en début de partie. Le niveau intermédiaire correspond à celui de la carrière avec ses nombreux objectifs équilibrés, tandis que les plus courageux se frotteront au mode difficile.

D'autres personnalisations sont ensuite proposées pour rendre l'expérience encore plus en adéquation avec vos attentes. Il est possible de débloquer l'ensemble du contenu du titre, ou pas. Encore une fois, on vous recommande de ne pas trop brûler les étapes : Two Point Museum risque de perdre de sa saveur s'il n'est pas apprécié avec un brin de patience.

Performances techniques

Nous n'avons pas oublié nos longues sessions sur Two Point Hospital et Two Point Campus. Avec l'arrivée de la Switch 2, la console se montre à la hauteur et nous n'avons subi aucun ralentissement notable au cours de nos parties, même avec une forte affluence de visiteurs et un musée riche en spécimens. Seuls quelques temps de chargement restent un peu longs, mais une fois la partie lancée, le joueur peut pleinement se plonger dans son rôle. Quelques bugs mineurs sont à signaler mais ils sont vite oubliés dans le feu de l'action !

Graphiquement, on s'est régalés ! Two Point Museum offre la possibilité de zoomer au plus proche des visiteurs et on n'a pas manqué de les observer. Les lumières sont particulièrement belles, avec une mise en valeur des reliques qui brillent sous les flashs incessants des passionnés. Les menus restent assez clairs, malgré la quantité d'informations qu'ils contiennent.

Un léger bémol concerne la taille d'écriture des textes (un passage dans les paramètres permet d'agrandir la taille des menus). Même sans problème de vue majeur, il a parfois été nécessaire de plisser les yeux pour lire avec attention chaque petit message et diverses recommandations.

L'ambiance de Two Point Museum s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. La petite voix a tendance à nous irriter, surtout parce qu'elle refuse de parler français. Au-delà de cet aspect, les musiques et les bruitages restent agréables et loufoques.

Two Point Museum est disponible sur l'eShop de la Nintendo Switch au prix d'environ 30 euros, un tarif très correct pour la qualité du titre !

Notre verdict

Très attendu, Two Point Museum a su nous charmer grâce à ses nombreux atouts, dans la lignée de ses prédécesseurs mais incontestablement un cran au-dessus. Le joueur se glisse dans la peau d'un conservateur et les tâches ne manquent pas : entre les explorations (qui deviennent un atout majeur face aux titres précédents), la valorisation des musées et la gestion du personnel, tous les éléments sont réunis pour rester scotchés devant son écran. La Switch 2 se montre à la hauteur et offre un titre sans ralentissements majeurs, avec une ambiance visuelle et sonore de qualité. On l'a espéré, attendu patiemment sa sortie. L'attente fut longue, mais quelle joie de pouvoir enfin parcourir Two Point Museum sur Nintendo Switch 2 !