Anbernic RG 557 : l'écran AMOLED ne suffit pas face au Retroid Pocket 5

Anbernic RG 557 : l'écran AMOLED ne suffit pas face au Retroid Pocket 5

Après avoir inondé le marché avec douze consoles en 2024, Anbernic a commencé l'année 2025 sur un rythme plus tranquille. La RG 557 débarque donc avant la très attendue RG DS, avec une ambition claire : concurrencer directement le Retroid Pocket 5. Au programme, un écran AMOLED magnifique, plus de puissance et un prix agressif de 245 euros. Mais est-ce suffisant pour s'imposer ?

Une fiche technique alléchante

La RG 557 ne manque pas d'arguments sur le papier. Son écran AMOLED de 5,48 pouces affiche une définition 1920×1080, tandis que le processeur MediaTek Dimensity 8300 épaulé par un GPU Mali-G615 MC6 promet des performances solides. Avec 12 Go de RAM LPDDR5X et 256 Go de stockage UFS 4.0 (extensible jusqu'à 2 To), la configuration paraît généreuse.

La console tourne sous Android 14 et embarque une batterie de 5500 mAh compatible avec la charge rapide 27W. Côté connectivité, le Wi-Fi 6E et le Bluetooth 5.3 sont de la partie, complétés par des joysticks à effet Hall, un gyroscope six axes, un système de refroidissement actif et une sortie vidéo USB-C en 1080p.

Un confort de jeu indéniable

Anbernic a repris l'ergonomie déjà excellente de la RG 556. La console arbore une silhouette généreuse proche de la Switch Lite, mais avec des courbes plus prononcées qui épousent naturellement les mains. La version blanche testée ici respire la sobriété.

Le gabarit se situe dans la catégorie idéale : confortable sans être encombrant. Pour les sessions prolongées, c'est l'une des machines les plus agréables à tenir en main que nous ayons testées depuis longtemps.

Des joysticks qui posent problème

Parlons franchement : les joysticks sont le point noir majeur de cette console. Anbernic vante leur technologie capacitive à effet Hall qui élimine tout risque de drift, mais leur taille minuscule gâche tout. Comparés aux sticks déjà petits de la Switch, ceux de la RG 557 semblent avoir été conçus pour des doigts miniatures.

Sur une console de cette taille, ce choix reste incompréhensible. Dans la pratique, ces sticks demeurent précis et réactifs, mais quelques millimètres supplémentaires auraient transformé l'expérience. La croix directionnelle reste correcte, malgré un plastique brillant qui provoque parfois des glissements.

Un écran AMOLED qui en met plein la vue

Anbernic a visé juste avec sa dalle AMOLED de 5,48 pouces en 1080p. La luminosité maximale permet de jouer en extérieur sans difficulté. Le format de l'écran convient particulièrement aux jeux PSP et Game Boy Advance qui prennent une nouvelle dimension ici.

La qualité d'affichage reste irréprochable. Pour les jeux rétro en 4:3, des bandes noires latérales apparaissent, mais rien de dramatique. L'écran brille surtout sur les titres Android natifs et l'émulation PSP.

Une interface Android bien pensée

La RG 557 tourne sous Android 14 avec un launcher maison qui organise intelligemment les émulateurs. Sans carte SD préchargée, l'expérience logicielle reste propre et fonctionnelle. Les émulateurs les plus populaires sont préinstallés et bien rangés, ce qui facilite grandement le paramétrage initial, habituellement le talon d'Achille des consoles d'émulation.

Des performances en demi-teinte

Sur le papier, le MediaTek Dimensity 8300 associé au GPU Mali-G615 MC6 écrase le Snapdragon 865 du Retroid Pocket 5 dans les benchmarks. Dans la pratique, c'est plus nuancé.

Les jeux Android natifs tournent parfaitement. Genshin Impact, Call of Duty Mobile et PUBG atteignent les 60 FPS avec les graphismes au maximum. Pour le gaming mobile, la RG 557 représente une machine de premier choix.

L'émulation des systèmes jusqu'à la PlayStation 1 fonctionne sans accroc. Les choses se compliquent avec la GameCube et la Wii, où certains titres exigeants comme Rogue Squadron 2 peinent à maintenir la vitesse native. C'est sur la PlayStation 2 et la 3DS que les vrais problèmes surgissent.

Le gros problème de compatibilité

Le GPU de la RG 557 souffre d'un support logiciel catastrophique comparé aux puces Qualcomm. Les développeurs d'émulateurs optimisent en priorité pour les Snapdragon, et ça se ressent cruellement ici.

De nombreux jeux PlayStation 2 refusent de se lancer. D'autres affichent des bugs graphiques massifs ou des ralentissements inexplicables, là où le Retroid Pocket 5, pourtant moins puissant sur le papier, gère sans broncher.

Le rendu Vulkan, qui booste considérablement les performances sur Snapdragon grâce aux pilotes développés par la communauté, reste inaccessible ou instable sur Mali. Les pilotes constructeur évoluent lentement et rien ne garantit qu'Anbernic déploiera des mises à jour majeures. Toute la puissance brute du Dimensity 8300 reste ainsi partiellement inexploitée.

Une autonomie correcte sans plus

Anbernic annonce huit heures d'autonomie grâce à la batterie de 5500 mAh. Cette estimation paraît optimiste. En émulation 2D légère type Game Boy Advance, on approche effectivement de ces chiffres. Mais sur les jeux 3D exigeants, l'autonomie fond rapidement, tournant plutôt autour de quatre à cinq heures. Pas catastrophique, mais en deçà des attentes pour cette gamme. La charge rapide 27W compense partiellement ce défaut.

Notre verdict

La RG 557 passe à deux doigts de l'excellence. Anbernic maîtrise l'ergonomie et propose un affichage magnifique. Malheureusement, le choix du processeur compromet l'ensemble.

Pour les jeux Android natifs et l'émulation jusqu'à la PlayStation 1, difficile de trouver mieux dans cette gamme de prix. L'expérience reste fluide, agréable et aboutie. Les amateurs de cloud gaming via Xbox Cloud Gaming ou GeForce Now apprécieront également la machine.

Si vous visez l'émulation PlayStation 2, 3DS ou au-delà, mieux vaut chercher ailleurs. Certains jeux tourneront, d'autres non, sans logique apparente, contrairement au Retroid Pocket 5 qui embarque un processeur Snapdragon profitant de meilleures optimisations logicielles.

Anbernic livre donc un appareil dans la moyenne. Mais dans un marché aussi concurrentiel, la moyenne ne suffit plus. On lui préférera le Retroid Pocket 5, légèrement plus cher, mais qui profite d'une optimisation logicielle bien meilleure sur de nombreux émulateurs.

77 / 100

Points Forts

  Écran AMOLED superbe
  Design ergonomique
  Finition soignée
  Performances Android solides
  Bonne connectivité

Points Faibles

  Joysticks trop petits
  GPU Mali mal optimisé pour l’émulation
  Problèmes sur les jeux PS2, 3DS, GameCube et Wii
  Autonomie moyenne
Yannis Catounaud
A propos de l'auteur

Yannis Catounaud

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.