Test - Gears of War: Reloaded débarque sur PlayStation 5 - Nostalgique mais efficace

Test - Gears of War: Reloaded débarque sur PlayStation 5 - Nostalgique mais efficace

La première fois que j'ai joué à Gears of War, j'avais 13 ans. Je me souviens encore d'avoir échangé mon exemplaire d'Assassin's Creed contre celui de mon meilleur ami, à une époque où Microsoft tentait encore d'empêcher ce genre de pratiques. Ce jeu représentait tout ce qu'un adolescent pouvait désirer sur Xbox 360 : des fusillades intenses à couvert et des exécutions sanglantes à la tronçonneuse qui semblaient spécialement conçues pour nous faire vibrer.

Aujourd'hui, dans ce qui semble marquer la fin définitive de la guerre des consoles, Gears of War: Reloaded abandonne l'exclusivité Xbox pour débarquer sur PlayStation 5, aux côtés des versions PC et Xbox Series X. En tant qu'adulte bien plus âgé que mes 13 ans d'origine, j'étais curieux de redécouvrir ce jeu fondateur avec un regard neuf et sur une nouvelle plateforme.

Un gameplay qui tient encore la route

Soyons clairs dès le départ : Gears of War reste un plaisir de jeu indéniable. Sa campagne bien rythmée dure environ six heures et ses cinq actes accompagnent Marcus Fenix et son équipe de niveau en niveau, d'action spectaculaire en action spectaculaire. Cette édition Reloaded bénéficie de temps de chargement réduits, un ajout moderne appréciable car dans Gears of War, il n'y a jamais de répit : les Locust arrivent et rien ne les arrête.

Le système de couverture impressionne particulièrement par sa fluidité. Il offre une grande liberté de mouvement à Fenix, sans la lourdeur qu'on retrouvait dans d'autres jeux de l'époque comme Mass Effect (2007). Les combats sont excellents avec une belle variété d'armes, même si j'ai principalement misé sur le combo fusil d'assaut Lancer et fusil à pompe Gnasher. Utiliser la baïonnette-tronçonneuse sur un Locust reste aussi divertissant en 2025 qu'en 2006.

Fidèle à ses habitudes, Gears of War propose quelques niveaux qui s'écartent du traditionnel couloir ou arène de tir à couvert. Certains ratent leur cible, comme ce niveau frustrant où Fenix alterne entre conduite et utilisation d'une lampe UV contre les ennemis ailés Kryll. D'autres sont formidables, comme cette séquence où l'équipe traverse une mine en wagonnets, comme dans un parc d'attractions post-apocalyptique.

Une esthétique modernisée mais datée

Reloaded, qui reprend l'Ultimate Edition de 2015, apporte heureusement de la couleur à l'univers de Gears of War. Les joueurs d'aujourd'hui sont habitués aux environnements vibrants, mais à l'époque, les jeux semblaient obligés de baigner dans des teintes beiges, marron et grises.

Des touches de couleur parsèment désormais les niveaux de Reloaded. Même si le gris domine encore quand Delta Squad navigue dans des bâtiments en béton sans personnalité, un niveau tardif dans le domaine familial de Fenix se démarque avec de vraies couleurs sur les murs et de la verdure à l'extérieur.

Des personnages qui manquent de profondeur

En redécouvrant Gears of War, ce qui frappe le plus, c'est la minceur de l'histoire et des personnages. Au-delà de sa barbichette d'époque, Marcus Fenix n'a pas grand-chose d'intéressant. Il commence par être libéré de prison, son procès est brièvement évoqué, mais ses circonstances passées n'importent jamais vraiment. Il est là pour tuer des Locust, point final.

Fenix et son escouade incarnent les stéréotypes du marine bourrin avec des biceps plus gros que des ballons de football américain. Ce sont tous des durs à cuire, avec pour seule femme Anya qui apparaît brièvement avant d'être reléguée aux communications radio.

Le jeu verse aussi dans les stéréotypes raciaux avec Augustus Cole, surnommé Cole Train, l'un des rares personnages noirs. Cole parle comme n'importe quel personnage noir stéréotypé des années 90 ou 2000, parfois même à la troisième personne. Sans surprise, ce personnage était joueur de football avant l'attaque des Locust. Ce manque de profondeur avait été critiqué à l'époque, même si en tant qu'adolescent, je n'y prêtais pas attention comme aujourd'hui.

Une perspective critique nécessaire

Bien sûr, on peut vouloir simplement se détendre en tirant sur des monstres extraterrestres. Mais les remasters offrent l'opportunité parfaite de regarder le passé avec un œil nouveau et de replacer ce divertissement dans son contexte historique. Les épisodes ultérieurs de la série ont apporté plus de profondeur au conflit Humains contre Locust et fait des efforts d'inclusivité, avec Gears 5 et sa première protagoniste féminine qui contraste fortement avec l'original superficiel.

J'ai changé depuis ma première partie de Gears of War sur Xbox 360, et mes attentes aussi. J'apprécie toujours autant tirer au fusil à pompe sur des extraterrestres, comme le prouve le plaisir que j'ai encore avec Gears of War en 2025. Mais je recherche désormais un peu plus de profondeur dans mes jeux de tir qu'à l'époque.

Reloaded inspirera peut-être une nouvelle génération d'adolescents de 13 ans à regarder leurs divertissements d'enfance avec un œil critique dans les décennies à venir. Ou au minimum, il donnera à cette nouvelle génération la joie de déchiqueter des Locust à la tronçonneuse.

Gears of War: Reloaded est disponible sur PlayStation 5, PC Windows et Xbox Series X. Le jeu a été testé sur PlayStation 5.

69 / 100

Points Forts

  Gameplay et système de couverture toujours efficaces
  L'iconique tronçonneuse qui garde son impact
  Rythme soutenu de la campagne
  Améliorations techniques appréciables
  Facteur nostalgie

Points Faibles

  Personnages sans profondeur
  Scénario minimaliste
  Aspect visuel qui montre son âge
  Quelques séquences ratées
Yannis Catounaud
A propos de l'auteur

Yannis Catounaud

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.