Avatar : De Feu et de Cendres - Le pari risqué de Cameron ?

Avatar : De Feu et de Cendres - Le pari risqué de Cameron ?

Trois années se sont écoulées depuis la sortie d'Avatar : La Voie de l'eau, un temps qui nous a semblé bien plus court que l'attente entre les deux premiers films. Mais dans un contexte de box-office difficile, la sortie d'un nouveau long-métrage signé James Cameron, un maître reconnu du cinéma hollywoodien, est à la fois une bénédiction et une source d'inquiétude.

La question est sur toutes les lèvres : Avatar : De Feu et de Cendres peut-il réitérer l'immense succès de ses prédécesseurs ? Avec un budget estimé à 400 millions de dollars, la pression de la rentabilité est colossale. Même Cameron lui-même a récemment tempéré les attentes et évoqué la nécessité de maîtriser les coûts de production.

Le retour de la franchise est d'autant plus marquant qu'il coïncide avec l'actualité du jeu vidéo Avatar : Frontiers of Pandora et son nouveau contenu additionnel, D’Entre les Cendres. Cette effervescence autour d'Avatar est palpable, et elle m'a donné l'envie de me replonger dans l'univers pour aborder ce troisième film dans les meilleures conditions.

J'ai eu l'opportunité d'échanger brièvement avec Sam Worthington (Jake Sully) et Stephen Lang (Miles Quaritch). Même les acteurs sont impressionnés par l'ampleur du phénomène. Sam Worthington m'a confié : « Je trouve ça incroyable. Quand on fait un film, on veut qu'il touche le public. Je ne pense pas qu'on puisse avoir la prétention de croire qu'il va toucher un public aussi large. » Stephen Lang a renchéri : « Nous faisons partie de quelque chose d'assez extraordinaire et nous donnons le meilleur de nous-mêmes. »

Alors, les ajustements scénaristiques réalisés par Cameron après le deuxième film sont-ils payants ? L'extension de l'univers et les nouvelles ambitions, à la fois sombres et spectaculaires, font-elles mouche ? C'est l'heure de le découvrir !

Une immersion de plus de trois heures sans fausse note

Comment aborder ces 197 minutes de film ? Contrairement à d'autres longs blockbusters, la durée n'est absolument pas un problème. Le visionnage est une véritable bulle, une expérience immersive et fluide. Pas une seule fois, je n'ai ressenti de creux ou un besoin d'accélérer le rythme.

Avec ce troisième opus, James Cameron prouve qu'il a tiré les leçons des films précédents en offrant une gestion du rythme quasi irréprochable, ce qui n'était pas le cas pour tout le monde avant. Malgré sa longueur, le réalisateur jongle avec brio entre les scènes d'action intenses, les moments plus calmes pour le développement de l'histoire, et l'évolution des personnages. Chaque scène semble avoir sa raison d'être, servant une vision globale et maîtrisée.

Sam Worthington a résumé mon sentiment à la perfection : « Tu ne perds pas le fil de ce qui se passe. Parfois, je regarde un blockbuster, et ça devient du bruit blanc. Là, je suis l'histoire, ça m'excite, je suis dedans. »

Une fois de plus, la saga Avatar confirme qu'elle est une expérience de divertissement pure, qui prend toute son ampleur dans la pénombre des salles de cinéma. Visuellement éblouissant – le HFR (High Frame Rate) apporte un vrai plus aux sensations –, d'une beauté constante, et doté d'une bande-son et d'un design sonore exceptionnels, Avatar : De Feu et de Cendres est le parfait exemple du film événement qui promet un moment hors du temps et qui s'inscrit durablement dans la mémoire.

Des personnages plus complexes, une seule petite réserve

Le troisième acte, comme l'a décrit Sam Worthington, « devient complètement dingue ». Néanmoins, même si le film frôle la perfection, j'ai deux petites réserves. La première concerne le traitement des Mangkwan, peut-être volontairement limité pour laisser de la matière pour les prochains films. La seconde touche à une séquence de bataille qui, bien que solide et spectaculaire, donne parfois une sensation de déjà-vu, comme si la franchise n'arrivait pas à se surpasser totalement sur ce point par rapport à ce qu'elle propose ailleurs. J'espérais un peu plus de surprise sur cette séquence.

Heureusement, le film reste passionnant, agissant presque comme une synthèse parfaite des deux premiers opus. L'évolution des personnages est l'une des grandes réussites de cet épisode. Certains, et je pense notamment à Neytiri que je considère comme l'une des plus grandes héroïnes du cinéma moderne, gagnent en profondeur et se révèlent sous des facettes inédites.

Ce nouvel opus, malgré son titre, offre des moments épiques, des instants touchants et même des passages comiques, prouvant la richesse de cet univers. Stephen Lang m'a confié : « Je pense que chaque fois que je regarde le film, je vais probablement avoir un moment préféré. »

Avatar : De Feu et de Cendres ne vient pas chambouler les bases de la saga. Il vient plutôt synthétiser quinze ans de cinéma, capturer l'essence de ce que James Cameron construit, tout en posant les jalons pour la suite. La plus grande force de ce film est qu'il donne l'impression d'un univers en constante expansion, qui ne cesse de s'enrichir, sans jamais sacrifier l'expérience sensorielle ni l'émotion. C'est ça, le grand cinéma de divertissement.

Avatar est en train de devenir pour moi ce que fut la saga Star Wars en son temps, et ce troisième film le confirme avec éclat.

Alexandre Leroux
A propos de l'auteur

Alexandre Leroux

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.