Jurassic World Renaissance : un retour qui rugit… mais sans mordre

Jurassic World Renaissance : un retour qui rugit… mais sans mordre

On pensait la saga enterrée pour de bon. Après trois épisodes en demi-teinte (ou carrément indigestes), Jurassic World revient avec Renaissance, un nouveau départ placé sous la direction de Gareth Edwards, à qui l'on doit l'excellent Rogue One. De quoi raviver la flamme ? Peut-être. Mais pas totalement.

Une renaissance sur le papier

En 2022, Le Monde d’après avait déçu jusqu’aux fans les plus fidèles. Promettant la cohabitation chaotique entre humains et dinosaures, le film s’était vite recroquevillé sur ses clichés : une île, des monstres, des cris et des héros du passé ressuscités pour la nostalgie. Malgré cela, le box-office avait répondu présent. Résultat : Hollywood relance la machine.

Mais cette fois, exit Owen et Claire. Place à une nouvelle équipe devant et derrière la caméra : Gareth Edwards à la réalisation, et David Koepp (scénariste des deux premiers Jurassic Park) à l’écriture. L'espoir renaît.

Une intrigue calibrée

Le pitch ? Zora Bennett, mercenaire engagée par un géant pharmaceutique, part sur une île abandonnée pour récupérer le sang de dinosaures mutants, accompagnée d’un médecin, d’un ex-coéquipier, et de quelques seconds rôles vite croqués. Rien de révolutionnaire : des personnages stéréotypés, des rebondissements attendus et bien sûr, des dinosaures affamés. La formule est connue, mais fonctionne encore par moments.

Le talent de Gareth Edwards fait la différence

Là où Renaissance tire son épingle du jeu, c’est dans sa mise en scène. Edwards filme les dinos comme personne depuis Spielberg. Il joue habilement sur les échelles, la tension et les décors, en filmant sur pellicule pour un rendu plus organique. Le résultat est visuellement bluffant : les effets numériques se fondent bien avec les environnements réels, et les scènes de tension renouent avec l’esprit des années 90. Certaines séquences offrent même un vrai frisson – chose rare dans la trilogie World.

Autre point fort : le retour du hors-champ. Certaines morts sont suggérées plutôt que montrées, et ça fonctionne. On sent que le réalisateur prend du plaisir à manipuler les codes, même s’il ne les renouvelle pas vraiment.

Mais un scénario qui reste coincé dans le passé

Malheureusement, ce souffle visuel ne suffit pas à faire décoller le scénario. Trop prévisible, trop inspiré du premier film, avec des personnages qui peinent à exister autrement que comme des copies des figures mythiques de la saga. Même le "grand méchant dinosaure" manque d’impact, et le score d’Alexandre Desplat reste étonnamment discret.

Quant aux dialogues, ils frôlent parfois le cliché. On comprend où le film veut nous emmener, mais il ne nous surprend jamais vraiment. Le scénario coche les cases sans jamais les tordre.

Jurassic World : le meilleur des pires ?

Alors, faut-il y aller ? Oui, pour le spectacle. Non, pour l’innovation. Jurassic World Renaissance est clairement un cran au-dessus de ses prédécesseurs récents, mais il n’atteint jamais la magie ou la terreur des premiers volets de Spielberg. C’est un reboot qui fait le job, qui nous rappelle pourquoi on aime les dinosaures… mais qui n’ose pas assez pour marquer les esprits durablement.

Notre verdict

Un film qui divertit, impressionne par moments, mais reste bloqué dans une formule trop familière. Gareth Edwards apporte une vraie vision de réalisateur, mais elle est freinée par un scénario trop sage. Renaissance est un pas dans la bonne direction, mais il reste du chemin avant un vrai renouveau.

Alexandre Leroux
A propos de l'auteur

Alexandre Leroux

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.