La mémoire informatique flambe : vos prochains PC et consoles vont-ils coûter un bras ?

La mémoire informatique flambe : vos prochains PC et consoles vont-ils coûter un bras ?

Depuis quelques semaines, c'est l'alerte rouge dans l'industrie tech. Les prix des composants de mémoire — on parle ici de la DRAM (la RAM classique de nos ordinateurs), de la NAND Flash (le stockage de nos SSD et smartphones) et de la VRAM (la mémoire vidéo de nos cartes graphiques) — ne cessent de grimper, et la situation s'empire.

La pression est telle que des géants comme NVIDIA et AMD envisageraient de prendre des mesures drastiques. Selon des bruits de couloir, ils pourraient tout simplement retirer certaines cartes graphiques du marché. La raison est simple : le coût de la mémoire pèse désormais trop lourd dans le prix de fabrication total.

Moins de mémoire, ou des prix plus élevés

Ce n'est pas tout. Des marques taïwanaises, notamment ASUS, réfléchissent activement à des scénarios pour réduire la quantité de mémoire installée dans leurs futurs PC de bureau et ordinateurs portables. En gros, un modèle qui aurait eu 16 Go de RAM pourrait n'en avoir que 8, ou devenir beaucoup plus cher.

Le cabinet d'analyse TrendForce confirme que les fabricants sont au pied du mur : soit ils sortent plus de produits avec des marges minces, soit ils doivent augmenter leurs prix sur l'ensemble de leurs gammes pour encaisser le choc.

L'impact de cette flambée menace directement nos machines préférées. Que ce soit les PC, les laptops, les smartphones ou les consoles de jeu, beaucoup sont livrés avec 16 Go de mémoire vive ou plus. Une nouvelle hausse ou une pénurie pourrait forcer les grandes marques à revoir leurs commandes à la baisse et, inévitablement, à augmenter le prix de vente final. Certaines estimations avancent que la mémoire seule pourrait renchérir un PC de bureau d'entrée de gamme de près de 100 $ d'ici 2025.

Le coupable inattendu : l'Intelligence Artificielle

Plusieurs fabricants de cartes mères et d'ordinateurs portables ont même suspendu le développement ou la production de nouvelles plateformes. Pourquoi ? Le manque de visibilité sur l'évolution des coûts des composants. Le problème, c'est que l'approvisionnement en DRAM, NAND Flash et même NOR Flash se resserre en même temps, transformant la crise en un véritable casse-tête mondial.

La DDR4, le standard de RAM encore très répandu, devient particulièrement difficile à trouver. Les fabricants lâchent cette technologie pour se concentrer sur la DDR5 et surtout la HBM (mémoire à haute bande passante), toutes deux cruciales pour les serveurs dédiés à l'Intelligence Artificielle. L'IA est extrêmement gourmande en mémoire, et cette demande colossale est en train de siphonner une partie de la production mondiale.

Les prévisions sont alarmantes : on s'attend à un déficit de 70 000 plaquettes de silicium de DDR4 d'ici la fin de l'année 2025. Un retour à la normale ne semble pas être possible avant 2026.

Ces mauvaises nouvelles sont confirmées par des fuites qui suggèrent qu'AMD prépare une hausse de prix pour ses cartes graphiques, et que Samsung aurait déjà relevé ses tarifs de mémoire de 60 % face à une offre très limitée.

Yannis Catounaud
A propos de l'auteur

Yannis Catounaud

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.