Apple veut concevoir ses futures puces avec l’aide de l’IA générative

Apple continue de tracer sa route dans l’univers de l’intelligence artificielle, et cette fois, c’est au cœur même de ses processeurs que la firme compte en tirer parti. Si la WWDC 2024 a marqué l’arrivée en fanfare d’Apple Intelligence, une autre révolution technologique est déjà en marche, bien plus discrète mais tout aussi stratégique : utiliser l’IA générative pour concevoir plus rapidement les puces Apple Silicon.

L’IA, déjà bien ancrée chez Apple

Contrairement à ce que certains pourraient penser, l’intelligence artificielle n’est pas une nouveauté chez Apple. Craig Federighi l’a rappelé clairement lors de la conférence : l’IA et le machine learning font partie de l’ADN de la marque depuis des années. Le moteur neuronal (Neural Engine), intégré aux puces A (pour iPhone) et M (pour Mac et iPad), alimente déjà des fonctions clés comme Face ID, les traitements photo ou encore Siri.

Mais avec l’essor de l’IA générative, Apple passe à la vitesse supérieure.

Concevoir des puces avec l’IA

C’est lors d’un discours en Belgique que Johny Srouji, vice-président en charge des technologies matérielles chez Apple, a levé le voile sur une nouvelle approche : utiliser l’IA générative pour concevoir plus efficacement les processeurs Apple Silicon.

Récompensé par le groupe de recherche Imec, il a expliqué que ces outils d’intelligence artificielle pouvaient « optimiser la conception en moins de temps » et offrir un véritable boost de productivité. Il a également insisté sur le rôle crucial de partenaires comme Cadence et Synopsys, deux acteurs clés du développement logiciel pour la création de puces. Ces entreprises intègrent déjà l’IA dans leurs solutions, un levier indispensable selon Srouji pour faire face à la complexité grandissante des processeurs modernes.

Vers un iPad pliant dopé à l’IA ?

L’objectif est clair : accélérer la mise au point des futures générations de puces Apple, notamment celles qui pourraient équiper des produits encore à l’état de rumeur, comme l’iPad pliant. Une manière pour Apple d’allier innovation matérielle et puissance logicielle, en maîtrisant chaque étape de fabrication, du design à la production.

Une stratégie à long terme

Johny Srouji est aussi revenu sur l’évolution des puces Apple, depuis la première A4 en 2010 jusqu’à la transition vers Apple Silicon sur Mac en 2020, une décision qu’il qualifie de « pari énorme ». À l’époque, aucun plan B : Apple s’est lancé sans filet, en misant tout sur l’intégration complète entre matériel et logiciel.

Aujourd’hui, cette stratégie s’étend à l’intelligence artificielle, non seulement pour améliorer l’expérience utilisateur, mais aussi pour transformer la manière même dont Apple conçoit ses produits.

L’avenir des appareils Apple – et peut-être celui d’un iPad pliant – pourrait bien se jouer dans les lignes de code d’un générateur IA.