L’IA menace 1 emploi sur 5 : le patron d’Anthropic tire la sonnette d’alarme

L’IA menace 1 emploi sur 5 : le patron d’Anthropic tire la sonnette d’alarme

Dario Amodei, PDG de l’entreprise Anthropic (l’une des figures majeures de l’intelligence artificielle dans le monde), alerte sur un risque que peu d’acteurs du secteur osent vraiment aborder : celui d’une vague massive de pertes d’emplois liée à l’IA.

Selon lui, jusqu’à la moitié des postes de débutants dans les métiers "de bureau" — comme les analystes, les comptables, les consultants, les juristes, les spécialistes du marketing ou les employés de banque — pourraient disparaître d’ici cinq ans. Résultat : le taux de chômage pourrait grimper à 10 voire 20 %.

Depuis l’arrivée de ChatGPT fin 2022, les scénarios catastrophes autour de l’IA générative se multiplient. Mais peu de dirigeants tech prennent vraiment la parole sur le sujet. Dario Amodei, lui, a choisi de jouer les lanceurs d’alerte, quitte à reconnaître que son entreprise fait partie du problème.

« L’économie explose, mais les humains restent sur le carreau »

Dans une interview au média Axios, le patron d’Anthropic résume la situation avec un paradoxe glaçant :

« Le cancer est guéri, l’économie progresse de 10 % par an… mais 20 % des gens n’ont plus de travail. »

Ce ne sont pas les ouvriers qui sont les plus menacés, mais bien les métiers dits "intellectuels", où l’IA peut déjà effectuer des tâches analytiques, juridiques ou organisationnelles. Et ce sont les jeunes actifs, tout juste sortis d’études ou fraîchement embauchés, qui risquent le plus de subir la vague.

Même Steve Bannon, ancien conseiller de Trump, alerte sur le sujet. Selon lui, les emplois « juniors » dans la tech, l’administratif ou le management vont être décimés, et personne ne semble s’y préparer sérieusement.

L’IA va-t-elle rendre les développeurs obsolètes ?

Mark Zuckerberg lui-même a déclaré récemment que les développeurs de niveau intermédiaire n’auraient bientôt plus leur place. L’IA sait désormais coder aussi bien qu’eux, et ce, grâce à des modèles comme Sonnet 4 ou Opus 4, développés par… Anthropic.

Dario Amodei propose plusieurs pistes pour éviter la casse sociale :

  • Informer massivement le grand public pour qu’il puisse anticiper et réorienter sa carrière.

  • Freiner les licenciements pour laisser le temps aux salariés de s’adapter.

  • Éduquer les politiques, souvent très loin de la réalité du terrain technologique.

Il va même plus loin, en proposant une taxe de 3 % sur les revenus liés aux "tokens" des entreprises d’IA, qui pourrait générer des milliers de milliards de dollars à redistribuer. « Ce n’est pas dans mon intérêt », reconnaît-il. « Mais c’est une solution raisonnable. »

Anthony Rodier
A propos de l'auteur

Anthony Rodier

Que ce soit à travers des critiques objectives, des guides d'achat ou des analyses approfondies, je m'efforce de rendre la technologie accessible à tous, en démystifiant les concepts complexes et en mettant en lumière les aspects pratiques de ces innovations. Mon travail consiste également à partager des réflexions sur l'impact de la technologie sur notre vie quotidienne et à explorer les possibilités fascinantes qu'elle offre pour l'avenir.