OpenAI fait marche arrière : qui détiendra vraiment le pouvoir sur l’IA ?
- 07/05/2025 à 10:10

OpenAI vient d’abandonner l’un de ses projets les plus controversés. Ce lundi, l’entreprise a annoncé qu’elle renonçait finalement à séparer la direction de son entité à but lucratif du conseil d’administration de sa branche à but non lucratif. En clair : le conseil actuel reste aux commandes.
Ce revirement survient après des discussions avec des figures publiques et les procureurs généraux de Californie et du Delaware. "Nous avons décidé que le conseil à but non lucratif conserverait le contrôle d’OpenAI", a déclaré Bret Taylor, président du conseil d'administration.
De l’argent, encore de l’argent
Pourquoi ce projet de réorganisation avait-il été lancé au départ ? Officiellement, parce que la structure actuelle ne permettait pas au conseil à but non lucratif d’avoir une réelle main sur les décisions commerciales. Mais surtout, OpenAI affirmait avoir besoin de lever encore plus de fonds. Cela peut sembler surprenant, étant donné que l'entreprise a récemment levé 6,6 milliards de dollars. Pourtant, dans une note interne en décembre, elle affirmait que pour attirer les gros investisseurs, elle devait adopter un modèle de capital plus classique.
Une levée de boucliers
Le projet initial prévoyait que le conseil à but non lucratif cède une partie importante du pouvoir à la branche commerciale en échange d’actions. Mais cette idée a suscité de nombreuses critiques, venant notamment d’anciens employés, de groupes militants et même d’Elon Musk.
Face à cette pression, OpenAI revient donc en arrière : la structure à but non lucratif gardera la main, tout en devenant "un actionnaire majeur" de l’entité commerciale.
Beaucoup de flou, peu de réponses
Problème : on ne sait toujours pas comment ce pouvoir sera réellement exercé. Qui choisira les membres du conseil d’administration de l’entreprise opérationnelle ? Pour combien de temps ? Les investisseurs auront-ils leur mot à dire ? Rien n’a encore été tranché.
D’après des spécialistes du droit des affaires, plusieurs scénarios sont possibles. OpenAI pourrait par exemple créer deux types d’actions : des actions classiques pour les investisseurs, et des actions "à pouvoir renforcé" pour le conseil à but non lucratif, afin qu’il garde le contrôle du conseil d’administration. Mais sans ce type de dispositif, le risque est que le pouvoir du conseil se dilue au fil du temps, notamment si de nouvelles actions sont émises ou en cas de division du capital.
Microsoft attend encore des garanties
Microsoft, qui a déjà injecté près de 14 milliards de dollars dans OpenAI, n’a pas encore validé cette nouvelle version du plan. Et pour cause : si OpenAI ne devient pas officiellement une entreprise à but lucratif dans les deux ans, les 6,6 milliards levés lors du dernier tour pourraient se transformer en dette. De quoi rendre les discussions entre les deux géants particulièrement tendues.
Autre élément : cette nouvelle organisation devra aussi être validée par les procureurs des États concernés. OpenAI assure continuer à travailler avec eux, Microsoft, et les nouveaux membres de son conseil pour clarifier les choses.
Une structure simplifiée… mais des incertitudes
Ce qui reste inchangé, c’est la transformation d’OpenAI en Public Benefit Corporation (ou société d’intérêt public), un statut hybride entre le privé et l’engagement éthique. En revanche, l’entreprise abandonne définitivement le plafond de rendement pour les investisseurs, qui limitait jusqu’ici leurs profits à 100 fois leur mise. Même si OpenAI n’a encore jamais réalisé de bénéfices (5 milliards de pertes l’an dernier), ce changement pourrait considérablement modifier l’équilibre entre mission éthique et impératifs financiers.
Comme le résume Sam Altman, PDG d’OpenAI : "Ce n’est pas une vente, mais un changement de structure. On passe d’un modèle complexe à une organisation plus simple, où tout le monde détient des actions."

Que ce soit à travers des critiques objectives, des guides d'achat ou des analyses approfondies, je m'efforce de rendre la technologie accessible à tous, en démystifiant les concepts complexes et en mettant en lumière les aspects pratiques de ces innovations. Mon travail consiste également à partager des réflexions sur l'impact de la technologie sur notre vie quotidienne et à explorer les possibilités fascinantes qu'elle offre pour l'avenir.
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