OpenAI revoit sa copie : l’IA restera (en partie) entre de bonnes mains

OpenAI revoit sa copie : l’IA restera (en partie) entre de bonnes mains

Changement de direction inattendu chez OpenAI. L’entreprise derrière ChatGPT abandonne son projet de devenir une société entièrement tournée vers le profit. À la place, elle adopte un modèle hybride, où la structure à but non lucratif continue de superviser l’ensemble de l’activité.

Cette décision intervient alors que les critiques pleuvaient : une plainte d’Elon Musk, des anciens employés inquiets et une opinion publique de plus en plus méfiante face aux dérives possibles de l’intelligence artificielle. Résultat : le grand virage vers une structure classique 100 % capitaliste est annulé.

Une structure hybride pour rester fidèle à la mission d’origine

Sam Altman, le patron d’OpenAI, l’a déclaré sans détour : « OpenAI n’est pas une entreprise comme les autres, et ne le sera jamais. » Au lieu de se transformer complètement, la société garde son entité fondatrice à but non lucratif à la tête de l’organisation.

Mais il y a quand même du changement. La branche commerciale (celle qui développe et vend ChatGPT, par exemple) deviendra une « Public Benefit Corporation » (PBC). En clair, c’est une entreprise qui peut faire du profit, mais qui a aussi une mission d’intérêt public inscrite dans ses statuts. Ce modèle est déjà utilisé par d'autres géants de l’IA comme Anthropic ou xAI (la startup d’Elon Musk).

Avec cette transformation, OpenAI met fin à son ancien système complexe de “profit plafonné” lancé en 2019. Le nouveau modèle est plus lisible pour les investisseurs : employés, fonds et l’entité non lucrative pourront tous posséder des parts dans la PBC. Et c’est un cabinet indépendant qui en déterminera la valeur.

Une IA au service de tous… mais qui coûte très cher

Ce que défend Sam Altman, c’est simple : l’IA doit profiter à tout le monde, pas seulement à quelques actionnaires. L’objectif reste le même : développer une intelligence artificielle générale (IAG) tout en gardant le contrôle. Mais ce rêve coûte une fortune – plusieurs centaines de milliards de dollars dans les années à venir. D’où la nécessité de ce nouveau modèle, capable d’attirer plus facilement les capitaux.

Et les investisseurs dans tout ça ?

Ce revirement pourrait bousculer certains accords. Un exemple : OpenAI avait récemment levé près de 40 milliards de dollars, avec SoftBank en tête. Mais une grosse partie de cet argent dépendait de la transformation en entreprise à but lucratif pur. Ce point devra donc être renégocié, même si le nouveau statut PBC permet déjà d’émettre des actions classiques, ce qui devrait rassurer la plupart des investisseurs – Microsoft compris.

Une réponse directe aux critiques d’Elon Musk

Ce choix stratégique répond aussi à l’attaque en justice lancée par Elon Musk. L’un de ses reproches principaux était qu’OpenAI s’éloignait de sa mission d’origine en devenant trop axée sur le profit. En conservant le contrôle par l’entité non lucrative, l’entreprise désamorce cette critique majeure. Cela ne met pas fin à la bataille judiciaire, mais change clairement la donne.

Enfin, cette décision a aussi été influencée par des discussions avec des responsables politiques et des acteurs de la société civile. Beaucoup craignaient qu’une entreprise uniquement motivée par l’argent prenne des risques démesurés avec des technologies aussi puissantes que l’IA. En gardant une supervision non lucrative, OpenAI tente donc de concilier ambition technologique, éthique et modèle économique viable.

Anthony Rodier
A propos de l'auteur

Anthony Rodier

Que ce soit à travers des critiques objectives, des guides d'achat ou des analyses approfondies, je m'efforce de rendre la technologie accessible à tous, en démystifiant les concepts complexes et en mettant en lumière les aspects pratiques de ces innovations. Mon travail consiste également à partager des réflexions sur l'impact de la technologie sur notre vie quotidienne et à explorer les possibilités fascinantes qu'elle offre pour l'avenir.