Astra de Google : du potentiel, mais patience requise

Google vient de lever le voile sur Project Astra lors de sa conférence I/O 2024, nous offrant un avant-goût de ce que les assistants IA nous réservent pour l'avenir. Imaginez un peu : une technologie qui marie l'intelligence de Gemini à la reconnaissance d'images à la Google Lens, le tout saupoudré de réponses en langage naturel hyper poussées. La vidéo promo était top classe, mais après l'avoir testé de mes propres yeux, il est clair qu'il reste un bon bout de chemin à parcourir avant que Astra ne débarque sur nos téléphones. Voici donc trois points à retenir de notre première rencontre avec cette IA nouvelle génération de Google.

Notre avis

De nos jours, la plupart des gens babillent avec des assistants digitaux via la voix. Du coup, l'approche multimodale d'Astra (utiliser la vue, le son et le texte) pour communiquer avec une IA est assez novatrice. En théorie, ça permettrait à ces entités numériques de fonctionner et d'agir plus comme de véritables assistants – un des grands mots à la mode chez Google lors de la présentation – plutôt que comme des robots qui se contentent de répondre aux commandes vocales.

Lors de notre démo, on a demandé à Astra de nous raconter une histoire à partir de quelques objets placés devant la caméra. Il nous a servi une jolie histoire sur un dinosaure et sa fidèle baguette essayant d'échapper à une inquiétante lumière rouge. C'était sympa, l'histoire était mignonne et l'IA a fonctionné comme on pourrait s'y attendre. Mais en même temps, ça ne touchait pas à l'assistant tout-puissant qu'on a vu dans le teaser de Google. Et à part peut-être divertir un enfant avec une histoire originale pour le coucher, on ne sentait pas qu'Astra exploitait vraiment les infos à son max.

Puis, ma collègue a dessiné une scène champêtre sur un écran tactile, et là, Astra a correctement identifié la fleur et le soleil qu'elle avait peints. Mais le moment le plus captivant fut quand on a refait un tour avec Astra tournant sur un Pixel 8 Pro. Ça nous a permis de pointer ses caméras sur un ensemble d'objets tout en suivant et en se souvenant de l'emplacement de chaque objet. Il était même assez malin pour reconnaître mes vêtements et où j'avais rangé mes lunettes de soleil, bien que ces objets n'étaient pas inclus dans la démo originale.

D'un certain côté, notre expérience a mis en lumière les potentiels hauts et bas de l'IA. Juste le fait qu'un assistant digital puisse te dire où tu as peut-être laissé tes clés ou combien de pommes il y avait dans ton bol de fruits avant que tu partes faire les courses pourrait vraiment te faire gagner du temps. Mais après avoir discuté avec certains chercheurs derrière Astra, il reste encore pas mal de défis à surmonter.

Contrairement à beaucoup des dernières fonctionnalités IA de Google, Astra (décrit par Google comme une "avant-première de recherche") a encore besoin de l'aide du cloud au lieu de pouvoir fonctionner en local. Et bien qu'il prenne en charge un certain niveau de permanence des objets, ces "mémoires" ne durent que pour une seule session, qui actuellement ne dure que quelques minutes. Et même si Astra pouvait se souvenir des choses plus longtemps, il y aurait des questions comme le stockage et la latence à considérer, car pour chaque objet dont Astra se souvient, tu risques de ralentir l'IA, résultant en une expérience plus saccadée. Donc, même si c'est clair qu'Astra a beaucoup de potentiel, mon enthousiasme est tempéré par le fait qu'il faudra probablement un bon moment avant qu'on puisse bénéficier de fonctionnalités plus complètes.