Meta accusé d'avoir censuré des recherches sur les dangers de la VR pour les enfants

Meta fait face à de lourdes accusations. Selon une enquête du Washington Post, l'entreprise aurait délibérément dissimulé des recherches internes révélant les dangers auxquels s'exposent les enfants lors de l'utilisation de ses casques de réalité virtuelle.

Des employés actuels et anciens ont transmis des documents au Congrès américain qui décrivent des cas troublants. Ces rapports font état d'enfants approchés par des prédateurs adultes dans les environnements VR de Meta. Mais selon ces témoins, les versions finales des rapports internes auraient été expurgées des éléments les plus préoccupants.

Un cas allemand particulièrement alarmant

Parmi les témoignages les plus marquants, deux chercheurs affirment avoir rencontré une famille allemande dont l'enfant, âgé de moins de dix ans, avait été contacté par des inconnus via un casque VR de Meta. Ces individus auraient tenu des propos à caractère sexuel envers l'enfant.

Lorsque les employés ont rédigé leur rapport sur cette situation, leur supérieur aurait exigé la suppression de ces informations. Le document final publié en interne mentionnait seulement les inquiétudes générales des parents, sans faire référence à cet incident spécifique.

Des instructions controversées

Les documents remis au Congrès révèlent également que l'équipe juridique de Meta aurait demandé aux chercheurs d'éviter de collecter des données sur l'utilisation de la VR par les enfants. Cette directive serait motivée par des "préoccupations réglementaires", probablement liées aux auditions parlementaires de 2021.

Les rapports internes soulignent par ailleurs que de nombreux enfants de moins de 13 ans contournent les restrictions d'âge pour utiliser les casques VR. Ironiquement, Meta a depuis abaissé l'âge minimum d'utilisation à dix ans.

La réponse de Meta

Dani Lever, porte-parole de Meta, a fermement démenti ces accusations auprès du Washington Post. Elle affirme que les documents ont été "assemblés pour construire un récit prédéterminé et faux" et que l'entreprise n'interdit pas les recherches concernant les enfants de moins de 13 ans.

Concernant l'incident impliquant la famille allemande, Meta n'a ni confirmé ni démenti les faits. L'entreprise explique que si des informations ont été supprimées du rapport officiel, c'était pour respecter la législation américaine sur la protection des données personnelles des enfants et le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen.

Les chercheurs contestent cette justification, affirmant avoir obtenu le consentement de la mère de l'enfant et disposer d'un contrat signé avant l'entretien.

Un débat qui s'intensifie

Cette controverse survient alors qu'un sous-comité judiciaire du Sénat américain s'apprête à examiner ces allégations lors d'une audition prochaine. Ce même comité se penche sur les lois et réglementations relatives à la sécurité en ligne.

La polémique s'amplifie d'autant plus que Meta vient d'annoncer l'ouverture de son application VR Horizon Worlds aux préadolescents, sous réserve d'une autorisation parentale. Cette décision a poussé le Comité judiciaire du Sénat à exiger des informations détaillées sur la présence de mineurs sur la plateforme et les mesures de protection mises en place.

Ces révélations soulèvent des questions fondamentales sur la responsabilité des géants technologiques dans la protection des plus jeunes utilisateurs, particulièrement dans les environnements immersifs où les interactions peuvent sembler plus réelles et donc potentiellement plus traumatisantes.