Predator : Badlands – Le chasseur iconique perd-il de sa superbe ?
- 05/11/2025 à 20:20

Predator : Badlands est le premier film de la franchise à débarquer au cinéma depuis The Predator en 2018. Entre-temps, la saga a pas mal évolué. Pour le meilleur ? Au début, oui.
Quand on y pense, même si Dan Trachtenberg pilote officieusement la licence depuis 2022, Predator : Badlands est son premier long-métrage à sortir en salles. Prey, puis le récent film d'animation Predator : Killer of the Killers, étaient directement disponibles sur Disney+. Faut-il y voir une forme de reconnaissance de la part de la 20th Century Fox, filiale de Disney ? Une manière de montrer au monde le présent et le futur de la saga après des années de galère et autant d'échecs ? Si Badlands représente l'avenir de Predator, franchement, ça fait peur.
L'histoire
Condamné à un avenir sombre sur sa planète d'origine, un jeune Yautja décide d'accomplir sa première chasse en rapportant un trophée exceptionnel qui lui permettrait de réintégrer son clan. Débarquant sur une planète particulièrement hostile, il rencontre Thia, une synthétique de la Weyland-Yutani en sale état. Elle lui promet de le conduire jusqu'à sa proie s'il accepte de l'aider. Commence alors un périple dangereux pour ces alliés improbables.
Quand le prédateur devient gentil
Dès le départ, Trachtenberg continue de construire son univers personnel en jouant la carte de la continuité avec Killer of the Killers. Pas en tant que suite directe, mais en explorant toujours plus Yautja Prime et ses habitants, notamment à travers les rites de passage et les liens familiaux. Oui, les bandes-annonces ne mentaient pas : le célèbre monstre qui a fait suer Arnold Schwarzenegger en 1987 devient ici le personnage principal.
On comprend l'intention. Soyons honnêtes, tous les films qui ont tenté de copier la recette du premier ont planté, et le Predator est aujourd'hui trop connu pour rester dans l'ombre. Si on veut... pardon, si les producteurs veulent continuer à exploiter la licence, il faut tenter quelque chose de nouveau. À ce titre, Trachtenberg a fait ses preuves puisqu'avec ses deux précédents films, il a montré qu'on pouvait innover tout en respectant l'ADN de la saga.
Néanmoins, Badlands franchit une ligne rouge qui risque de diviser sérieusement les fans. De notre côté, on ne peut pas reprocher à Alien : Earth de transformer le Xénomorphe en animal domestique et pardonner à ce Predator de faire presque pareil. Comme beaucoup d'autres franchises de monstres, le film cherche à humaniser le Yautja et à en faire non plus un prédateur, mais un anti-héros. C'est là qu'on aimerait rappeler à Trachtenberg : tu n'es pas James Cameron et tu n'es pas en train de faire Terminator 2.
Le changement de perspective est d'autant plus frustrant qu'on sent le cinéaste toujours fasciné par la créature et profondément respectueux quand il doit la transformer à nouveau en prédateur. Le réalisateur ne manque pas d'idées et d'envie pour iconiser son Yautja, notamment lors d'une scène de préparation digne de Commando. Mais en le privant de ses aspects terrifiants la plupart du temps, il produit l'effet inverse et l'adoucit. Au point que le Predator n'est plus qu'un personnage taciturne quelconque qu'on pourrait remplacer par Vin Diesel à l'époque de Riddick ou par le Mandalorian. Il ose briser un tabou que même Alien vs Predator n'avait pas osé à l'époque, et ce n'est clairement pas un compliment.
Un blockbuster familial
Cela dit, on ne peut pas lui retirer son audace de vouloir bousculer les codes. Après un film d'animation, voici un buddy movie d'action avec pas mal d'éléments comiques. Tous les films Predator de Trachtenberg auront ce petit truc unique, qu'on apprécie ou non, et celui-ci joue davantage la carte du blockbuster grand public, très loin de ce à quoi la saga nous avait habitués.
Loin de se contenter de simples répliques à l'ancienne, l'humour occupe une belle place dans le film avec l'ajout de ce qu'on appellera désormais un "bébé Yoda", soit la petite créature mascotte susceptible de se vendre en jouet. La stratégie fonctionne pour peu qu'on oublie qu'on est censé regarder un film... Predator.
Une rupture de ton qui alterne le chaud et le froid, toutes les séquences ne se valant pas. Trachtenberg a de l'originalité à revendre, mais il n'a peut-être pas toutes les compétences pour les exploiter pleinement. Le film est généreux en action, sauf qu'il manque systématiquement quelque chose. L'une peut être trop sombre, avec des effets numériques cheap, l'autre peut être inventive et pourtant trop courte pour laisser le souffle épique s'installer. On passe notre temps à apprécier la proposition tout en rechignant devant son exploitation. Le cinéaste avait peut-être les épaules pour un survival en forêt, moins pour un film de science-fiction ambitieux.
Les points positifs
Moins horrifique, moins sanglant, plus énergique et plus divertissant, ce Predator : Badlands joue avec ses propres atouts, dont deux principaux. Le premier est un bestiaire assez varié et inventif qui permet à chaque séquence d'action de se démarquer dans la chorégraphie des combats. Le second est la présence d'Elle Fanning. L'actrice surfe avec la légèreté qu'il faut pour nous faire apprécier son duo avec le Yautja, même si on aurait aimé la voir encore plus à l'écran. On regrettera juste l'occasion manquée d'inclure l'autre Fanning, Dakota, sur le terrain de jeu pour une double dose de talents.
Notre verdict
Il en ressort un Predator : Badlands certainement le plus accessible de la franchise, le plus fun sans doute, mais on peut se demander si c'est vraiment une bonne chose. On craignait que Killer of the Killers ouvre une boîte de Pandore avec l'aspect franchisable de la saga, et ce film vient confirmer cette crainte. Comme Alien, on a l'impression que l'important est désormais de faire vivre la franchise plus que de la respecter. Cela fait d'autant plus mal que c'est celui qui nous a fait croire qu'un autre Prey était possible qui en est responsable. Alors qu'un nouvel Alien vs Predator se profile dangereusement (pas confirmé, mais on sait), cette direction-là inquiète sérieusement.
Predator : Badlands n'est pas le pire film de la saga, et Trachtenberg peut remercier ses prédécesseurs pour ça. Car il joue ici à un jeu très dangereux. On admire l'audace d'avoir transformé un alien collectionneur de crânes humains en chasseur presque comique, ce qui donne un divertissement avec du potentiel, mais un potentiel très limité.

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.

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