Alexa+, l’intelligence artificielle d’Amazon qui veut tout faire pour vous

Amazon dévoile enfin Alexa+, la nouvelle version de son assistant vocal boostée à l’intelligence artificielle. Annoncée il y a un an et demi, cette évolution sera accessible en avant-première dès mars. Alexa+ ne remplace pas l’ancienne version, mais s’ajoute à côté. Son prix ? 20 euros par mois, sauf pour les abonnés Prime qui y auront accès gratuitement.

Le programme est ambitieux : conversations plus naturelles, meilleure compréhension du contexte, résumés de contenus complexes, suggestions personnalisées… Autant de promesses déjà vues chez Apple avec le nouveau Siri ou chez Google avec Gemini. Mais Alexa+ veut se démarquer avec une approche plus ouverte, capable d’interagir directement avec des services tiers et le reste du web.

Une ouverture inédite vers d’autres services

Daniel Rausch, vice-président d’Alexa et Fire TV, a présenté trois façons dont Alexa+ pourra se connecter à vos services préférés.

D’abord, il y a les intégrations classiques. Amazon annonce des dizaines de milliers de partenariats déjà en place, avec des marques comme Uber, Sonos, Samsung ou Xbox. Rien de très nouveau : ces intégrations existent depuis longtemps grâce aux API.

Ensuite, Alexa+ pourra aussi naviguer directement sur le web pour vous. Si un service n’a pas d’application ou d’API compatible, l’assistant ira chercher l’info sur son site. Exemple donné : Rausch a demandé à Alexa+ de trouver un réparateur pour son four via le site Thumbtack. Alexa+ a exploré le site, sélectionné les bons créneaux et validé la demande, sans que Rausch ne touche à son téléphone. Ce fonctionnement rappelle Google Duplex, le système de réservation automatisée de Google qui passait des appels à votre place.

Enfin, Alexa+ pourra aussi dialoguer avec d’autres intelligences artificielles. Au lieu de passer d’un chatbot à l’autre, vous parlerez uniquement à Alexa+, qui discutera directement avec les IA des services concernés. Dans la démo, Rausch a utilisé Alexa+ pour créer une chanson country sur les chats de quartier via Suno, une IA musicale.

Un assistant qui veut tout simplifier

Après la conférence, Daniel Rausch a précisé que l’objectif d’Alexa+ est d’éliminer au maximum les frictions. La mise à jour ne demandera aucun nouvel identifiant ou mot de passe, et vos appareils connectés resteront configurés. Toutes vos routines et automatisations seront conservées.

Pour ajouter de nouveaux services, ce sera même plus simple. Il suffira de dire à Alexa+ ce que vous voulez faire, comme “Alexa, je veux créer un compte Hulu”. Alexa+ affichera un QR code sur votre écran Echo pour vous guider, ou vous accompagnera directement dans les étapes.

“Les gens aiment Alexa parce qu’elle simplifie tout”, explique Rausch. Amazon veut éviter que vous ayez à vous souvenir de la marque de votre prise connectée ou à fouiller dans l’application Alexa.

Alexa+ face à la réalité des IA

Reste une question cruciale : la fiabilité. Les IA génératives comme celle qui alimente Alexa+ sont connues pour leurs erreurs, voire leurs hallucinations (des réponses fausses mais formulées avec aplomb). Comment Amazon compte-t-il éviter ça ?

Selon Rausch, Alexa+ ne se contente pas de piocher dans un modèle d’IA géant. L’assistant combine plusieurs sources : les bases de données internes d’Amazon, des sites fiables et des partenariats avec des acteurs reconnus. L’objectif est de ne pas se fier uniquement à l’intelligence artificielle brute pour répondre à vos questions.

Malgré ces précautions, Rausch reconnaît qu’Alexa+ fera forcément des erreurs — comme n’importe quel logiciel. Il assure néanmoins qu’Amazon travaille activement à ancrer ses réponses dans des sources vérifiées.

Encore beaucoup d’inconnues

Pour l’instant, difficile de savoir si Alexa+ tiendra ses promesses. Les démonstrations sont impressionnantes, mais elles restent très contrôlées. Ce qui fera la différence, c’est la capacité d’Alexa+ à vraiment interagir avec vos services au quotidien, sans bug ni complication.

Si Amazon réussit ce pari, Alexa+ pourrait replacer l’entreprise dans la course à l’intelligence artificielle grand public, face à Google, Apple et OpenAI. Après tout, Amazon a été le premier à installer un assistant vocal dans nos salons. Si Alexa+ transforme vraiment la manière dont on interagit avec le web et nos appareils, l’impact pourrait aller bien au-delà des fans de tech.